Déjà au quatrième trimestre 2010, le prix des appartements avait baissé de 6,9%, et celui des villas de 21,7% , selon une note de conjoncture de Bank Al-Maghrib et de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie.
Même si les Marrakchis s’obstinent à parler d’une "conjoncture difficile", la réalité elle est toute autre. Les étrangers désertent la ville. Un Riad qui était négocié à plus 400.000 euros début 2010 par exemple, ne trouve plus preneur et ce même à moins de 250.000 euros.
Plusieurs grands chantiers de projets immobiliers de luxe y sont aujourd’hui à l’arrêt. Des appartements sont mis en vente à partir de 120.000 dirhams à Tamansourt et à 250.000 dirhams au centre de Marrakech....
Les entreprises, pour sauver la mise, se tournent désormais vers le logement social dont l’offre dans la ville ocre connaît un véritable déficit. Au sud de Marrakech, le groupe Al Omrane vient ainsi de lancer la construction de 682 appartements, dont le prix ne dépasse pas 250.000 dirhams. D’autres promoteurs immobiliers qui ont déjà achevé leurs études et déposé leurs demandes d’autorisation, suivent la même tendance.
L’économique est perçu par les professionnels de l’immobilier, même étrangers, comme la bouée de sauvetage à Marrakech, où l’attentat du café Argana à la place Jamaâ El Fna, pourrait porter le coup de grâce à l’économie d’une ville qui vit essentiellement de tourisme et d’immobilier.
Des promoteurs encouragés par la loi de finances 2010, qui leur accorde des incitations fiscales profitant également aux acheteurs de logements sociaux, dont le prix est inférieur à 250.000 dirhams, se bousculent désormais pour investir dans le logement social à Marrakech.