La prise du décret fixant le montant et les modalités d’attribution de l’aide financière directe aux primo-accédants au logement peine à être effective. Validée dans la loi de Finances n°50-22 pour l’année budgétaire 2023, dont l’article 8 dispose qu’« il est institué une aide pour le soutien au logement au profit des acquéreurs de logements destinés à l’habitation principale », cette aide n’est toujours pas une réalité. Ce décret « ne peut pas être traité en un jour », explique le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, interrogé sur sa date de sortie lors du point de presse hebdomadaire tenu jeudi 2 mars. « Certes, c’est une disposition qui figure dans la LF de 2023, mais il y a beaucoup d’intervenants. Et puis, pour adopter un décret qui réponde à la question, qui ne fasse pas l’objet de critiques et qui apporte vraiment une aide directe aux personnes concernées, notamment celles qui s’apprêtent à se marier, il faut l’étudier en profondeur pour être en mesure d’apporter de vraies réponses », a-t-il ajouté.
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Dans une déclaration au journal Le Matin, Meryem El Ouardighi, secrétaire générale du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville a fait savoir que ce décret fait l’objet de très nombreuses concertations qui sont à l’origine du retard pris dans son adoption. Selon une autre source au sein du ministère, il y a beaucoup de va-et-vient entre plusieurs parties prenantes, dont le département du Budget. Elle précisera que la mouture actuelle est très différente de la première, en raison de ces concertations.
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Anice Benjelloun, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), a, lui, fait la genèse de cette aide. À l’en croire, la FNPI est à l’origine de cette aide directe. Il a rappelé qu’elle l’avait proposée à l’ancien gouvernement après la fin du programme de logements sociaux à 250 000 dirhams en 2021, afin de « mettre hors de cause les promoteurs immobiliers accusés à tort de bénéficier d’avantages fiscaux ». Les vrais bénéficiaires sont les acquéreurs. « Maintenant, le nouveau gouvernement a pris note de notre proposition et a annoncé ce nouveau dispositif, mais le décret d’application tarde effectivement », se désole-t-il. Alors que certains évoquent une aide qui « se monte à 100 000, voire 150 000 dirhams », Benjelloun assure que « personne n’a une idée sur ce qui va être attribué. »