Maroc : forte progression des crédits immobiliers à fin avril 2021
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L’immobilier peine toujours à se relancer malgré la reprise progressive des activités économiques. Le secteur continue de subir les conséquences de la crise tant sur l’activité de la promotion immobilière que sur l’emploi. Pourtant, le Maroc connaît un déficit en logements. Les spécialistes dénoncent des goulots d’étranglement qui empêchent de répondre aux aspirations et aux demandes des populations.
Les demandes d’acquisition sont de retour, les prix à la location stagnent, les besoins des clients ont évolué, mais le flou persiste. C’est ce que relèvent des spécialistes du marché immobilier, contactés par Lavieeco
Selon eux, il existe toujours un climat d’attentisme et les acquéreurs ont besoin de visibilité. Les initiatives pour soutenir l’immobilier sont de plusieurs ordres et appellent à une volonté affichée du gouvernement.
Les promoteurs contactés soutiennent que rien n’est fait pour remettre le secteur sur les rails, si ce n’est la mesure de la réduction/annulation des droits d’enregistrement qui prendra fin au mois courant. Une mesure qu’ils saluent vivement puisque, selon eux, elle a permis de donner un souffle important à la dynamique d’acquisition.
« Si le gouvernement s’attelait à édicter des mesures fortes et concrètes, touchant directement l’acquéreur potentiel, le secteur aurait repris son dynamisme depuis un moment », estime un promoteur. L’on s’attend au retour à un calme plat, à partir du mois de juillet et ce, pour le reste de l’année au moins, souligne-t-il.
Selon les données, l’immobilier génère un million d’emplois dont une grande partie concerne une main-d’œuvre non qualifiée et généralement issue du monde rural. Il contribue à plus de 6 % du PIB et à 15 % au moins à l’ensemble de l’écosystème du bâtiment. De plus, 30 % de l’ensemble des crédits bancaires (280 milliards de dirhams) sont octroyés à l’activité immobilière.
Actuellement, le constat est tel que le déficit en logements est actuellement de 400 000 unités. Le programme de résorption des bidonvilles, qui a débuté en 2004, a permis le relogement de 270 000 foyers.
Afin de répondre à cette demande et de créer une dynamique économique, les spécialistes proposent une nouvelle réglementation urbanistique adaptée à la réalité du secteur. Tout ceci dans une large concertation avec les différents acteurs pour répondre aux aspirations des populations concernées par ces dispositifs en matière d’habitat, de cadre de vie, d’équipement, de transport, d’espaces verts et d’espaces de loisirs et de sports.
D’un tout autre côté, la complexité et les lourdeurs administratives avec de nombreux intervenants sont décriées par une grande majorité de professionnels depuis des décennies. Les retards engendrés nuisent à toute l’activité et génèrent des coûts estimés à plus de 5 milliards de DH annuellement. Un autre obstacle réside dans l’inexistence d’un code, d’un manuel ou d’un guide de construction, clairement établi qui puisse servir de référence et de base juridique aux instructions des dossiers.
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Par ailleurs, les professionnels décrient les taxes et droits générés et perçus par l’État lors d’une opération de construction et de vente d’un logement neuf et qui représentent 40 % HT de son prix. Toutes ces taxes sont supportées par l’acquéreur, qui est le consommateur final et dont le pouvoir d’achat est limité, lui rendant de plus en plus difficile l’accès à la propriété.
S’il y a une autre contrainte à régler, c’est bien la tarification des régies urbaines qui sont jugées opaques et exorbitantes. Cela, sans parler des équipements des réseaux d’eau potable, d’assainissement et d’électricité des nouvelles extensions urbaines, qui sont réalisés aux frais des opérateurs immobiliers et sont cédés gratuitement aux régies pour leurs mises en exploitation.
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