La lutte contre la corruption ne produit pas de résultats encourageants au Maroc qui est mal logé dans les classements mondiaux depuis quatre ans.
On le sait depuis fort longtemps. Tous les moyens sont bons pour mettre les pieds sur l’Eldorado. Les prétendants à l’immigration font et donnent tout ce qu’ils peuvent et les passeurs usent de toutes les astuces pour encaisser le maximum d’argent. Histoire de Bouâzza, spécialisé dans l’arnaque des coiffeurs, et qui a été coffré et présenté à la justice jeudi dernier.
Mouhcine Bouâzza, né à Kénitra en 1971, bachelier en Lettres modernes, se faisait passer pour un douanier. Il avait même un uniforme et un badge et faisait croire à ses victimes qu’il pouvait les aider à immigrer en Espagne. Bouâzza choisissait sa clientèle dans les salons de coiffure voire les coiffeurs eux-mêmes. Les montants que les prétendants à l’immigration versaient variaient entre 2000 DH et 30.000 DH. Les 2000 DH n’étaient qu’une petite avance, selon ses aveux. Le présumé coupable racontait qu’une fois la victime embobinée, il faisait le voyage avec elle jusqu’à Tanger, prenait un hôtel et le lendemain matin, il la faisait s’introduire dans le port de la ville du détroit pour la laisser poiroter sur les quais. A son arrestation, et selon les aveux qu’il a formulés à la police judiciaire de Hay Mohammadi-Ain Sebâa, cinq victimes ont été identifiées. Deux victimes n’avaient déboursé que 200 DH chacune. La troisième 23.000 DH, la quatrième 7.000 DH et la cinquième 30.000 DH.
Le pointage de Bouâzza au terminal central a révélé que l’accusé en question était aussi recherché par la police judiciaire de Kénitra pour les mêmes motifs. Le mis en cause a pu échapper à la vigilance des policiers avec une carte d’identité nationale émise au nom de son frère, employé à l’hôtel Mâamoura de Kénitra. Une carte sur laquelle il avait apposé sa photographie personnelle.
Mouhcine Bouâzza a été déféré devant la justice jeudi dernier pour escroquerie. A rappeler que plusieurs escrocs, des femmes notamment, agissent de la même façon. Ils encaissent des sommes d’argent et font loger leurs victimes dans des hôtels à Tanger pour prendre la clé des champs le lendemain.
La Gazette du Maroc - Mohamed Ahed
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