Au Maroc, un bras de fer oppose une multinationale de boissons gazeuses au Maroc (Coca-Cola) aux propriétaires d’épiceries, en raison de « pratiques commerciales abusives ».
C’est officiel. Le guide « Extravergine 2009 » d’Italie, dans sa neuvième édition, vient d’attribuer son premier prix au Maroc. En effet, ce guide a récompensé le Dr Noureddine Ouazzani, responsable de l’Agropôle Olivier de Meknès, en lui attribuant le « Prix Spécial Cristina Tiliacos » pour la qualité de l’huile d’olive. Ce prix est décerné chaque année à une personnalité internationale du secteur de l’oléiculture. Cette année, la cérémonie s’est déroulée dans le Palazzo Rospigliosi, un grand palais de Rome (Italie).
Ainsi, le guide des meilleures huiles d’olives du monde « Extravergine » a primé Ouazzani pour son engagement pour la promotion de la notion huile d’olive de qualité et pour le dynamisme engendré autour de la filière oléicole marocaine et sa promotion internationale. Pour ses initiateurs, ce prix est décerné dans le cadre du « Top 15 » des meilleures huiles du monde 2009, en présence de grandes sociétés de distribution et de personnalités s’intéressant au monde de l’huile d’olive (restaurateurs, presse spécialisée, autorités de la ville de Rome et les représentants des principaux pays oléicoles méditerranéens, etc.).
« La force de l’huile d’olive extra-vierge au-delà des frontières, au-delà de l’Italie, existe également dans d’autres pays qui méritent d’être considérés avec attention et respect », disent-ils. Selon le témoignage de Marco Oreggia, l’un des principaux experts dégustateurs de l’huile d’olive extra-vierge dans le monde et éditeur du Guide Extravergine, « Ouazzani représente l’âme de la poussée innovante qui a concerné le secteur de l’huile d’olive au Maroc récemment. Il a une démarche ouverte à la modernisation, capable de pousser son propre pays vers de nouveaux objectifs, en ayant pour cible le marché, tout en gardant une sensibilité pour la protection et la valorisation de son terroir et de sa population ».
L’heureux élu, pour sa part, souligne que cette distinction intervient en récompense aux efforts fournis ces dernières années dans la filière oléicole au niveau de la région de Meknès par l’Association « Union pour le développement de l’olivier de Meknès », l’Agropôle Olivier ENA Meknès. « J’espère que ce prix contribuera à la promotion de l’huile d’olive Maroc au niveau international », affirme Ouazzani. Il ajoute qu’on peut confirmer que l’huile d’olive marocaine est désormais dans la « cour des meilleures huiles du monde ».
A noter que les prix obtenus dernièrement par les huiles de Meknès et les huiles des membres de l’UDOM sont un témoignage sur le début du bannissement des préjugés sur l’huile d’olive marocaine au niveau international. Comme en témoignent aussi les titres de la presse spécialisée italienne (« Huile d’olive Meknès, c’est de l’or liquide », « La force de l’huile extra-vierge du Maroc », « Huile d’olive : le défi marocain »).
A Rome, le guide Extravergine 2009 a retenu 5 huiles de Meknès et de l’UDOM parmi les 400 meilleurs produits sélectionnés par un panel d’experts de dégustateurs sur 3000 échantillons d’huile d’olive provenant de 37 pays producteurs. Il s’agit des huiles « Les Terroirs du Saiss » de la société Star Olive, « Volubilia » de la Société Olivinvest, « Phenicia » de la Société les Délices du Saiss, « Olealys » de la société L’Oléastre et « L’Oro di Marrakech » de la société les Oliveraies de Toubkal. Cette récompense s’ajoute aux autres prix obtenus en 2008 par les mêmes huiles.
Il importe de rappeler également l’obtention du Trophée international de la qualité (New Millennium Award) à Genève par les Terroirs du Saiss, le 3e prix Mario Solinas du Conseil oléicole international à Madrid par Phenicia, un très bon classement lors du Guide Extravergine 2008 « Meilleur Moulin Etranger » à Rome.
Consommation encore faible
Signalons aussi que l’intérêt porté à la filière oléicole de Meknès a permis durant ces 4 années d’existence de l’UDOM et de l’Agropôle Olivier de passer de 2 ou 3 huiles à Meknès à 12 nouvelles marques d’huile d’olive destinées aux marchés national et international. Lesquelles huiles ont toutes une qualité reconnue au niveau international et s’imposent dans les divers concours internationaux de l’huile d’olive de qualité certifiée. « Il faudrait investir au Maroc en réalisant des entreprises oléicoles à caractère intensif avec un profil de qualité haut de gamme et des systèmes de production plus importants », invite Ouazzani. Et d’ajouter que le défi marocain a déjà intéressé de nombreux investisseurs français, espagnols, etc. ; dans ce cas-là, pourquoi pas les Italiens ? D’autant plus que les avantages seraient nombreux à la fois pour le Maroc et pour l’Italie.
Reste à signaler que bien que l’huile d’olive produite au Maroc gagne de plus en plus de terrain dans les habitudes alimentaires de la population, la consommation par habitant reste encore très faible, de l’ordre de 1 litre par an et par personne. Le moment est donc venu pour favoriser une augmentation de la consommation. Pour cela, y aurait-il des entrepreneurs italiens clairvoyants, capables de saisir l’opportunité d’une collaboration avec le Maroc et projeter l’avenir ensemble, et c’est sur cette interrogation que conclut Ouazzani.
Source : L’Economiste - Youness Saad Alami
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