« Je vais te laisser dans une mare de sang, te donner des coups de pompe dans la tête, te tabasser, tu vas tomber dans le coma ». Ce bref extrait de l’enregistrement d’appel de 5 minutes et 28 secondes quasi exclusivement composé de ces propos violents, proférés en janvier 2021 par le prévenu, un Marocain résidant à Courbevoie envers la mère de ses deux enfants témoigne du climat délétère que celle-ci a subies, rapporte Actu.fr.
À la barre sans avocat le 9 juin, le prévenu se défend : « Elle me connait par cœur et elle m’énerve. Ses conversations à elle, on ne les a pas. Elle m’a manipulé, je ne l’aurais jamais mis à exécution ». « Pour lui, ce sont des menaces mais moi, je n’ai aucune certitude qu’il ne va pas passer à l’acte. Le seul moyen que j’ai d’être tranquille, c’est de passer par vous. J’ai profité de l’appel pour l’enregistrer, car il fallait des preuves », raconte son ex-compagne.
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Outre cet enregistrement, il y a eu également des messages d’insultes et de menaces. Elle avait déposé quatre mains courantes en mai 2013. Elle expliquait que le prévenu l’avait frappée à plusieurs reprises et avait voulu emmener leur fille de 10 ans au Maroc. « Si je ne l’avais pas lui, je n’avais rien dans ma vie. J’espérais toujours qu’il comprenne, mais ce n’est jamais arrivé, et ça s’est empiré », témoigne la mère.
Sans emploi, sans logement, endetté, cet agoraphobe vit chez ses parents. Il a 20 mentions sur son casier judiciaire, notamment agression, conduites réitérées en état alcoolique, sans permis, vols, usage de faux, trafic de stupéfiants et corruption active. L’ancien employé de la restauration se plaint que la mère « l’empêche de voir ses enfants ». La procureure de la République a réclamé un an et demi de prison dont six mois de sursis et un stage de lutte contre les violences au sein d’un couple.
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Le verdict est tombé : le trentenaire a écopé d’un an et demi d’emprisonnement, dont six mois aménageables en semi-liberté et un an avec un sursis probatoire de deux ans. Obligation lui est faite de soigner son alcoolo-dépendance, de trouver du travail ou une formation, de verser 2 000 € à son ex-compagne pour son préjudice moral et ses frais de justice. De même, il lui est interdit tout contact avec la victime excepté devant le commissariat pour voir ses enfants.