
En bon musulman, Lamine Yamal pratique le jeûne du Ramadan. Le jeune attaquant du Barça s’est abstenu de s’hydrater à la pause lors de la séance d’entraînement avant le match contre la Real Sociedad.
Les augmentations des prix alimentaires attendues pendant le mois du Ramadan inquiètent les Marocains, en particulier du fait de la hausse du coût de la vie depuis l’année dernière. Les prix des produits alimentaires flambent déjà, et à l’approche de la rentrée scolaire et du Ramadan, et de la traditionnelle hausse de consommation qui l’accompagne, un sentiment de grande inquiétude envahit les familles marocaines.
Le Haut Commissariat au Plan (HCP) a annoncé lundi 18 août que l’indice du coût de la vie en juillet 2008 avait été de 5,1 pour cent supérieur à ce qu’il avait été durant la même période de l’année dernière. Les prix des produits alimentaires ont été particulièrement affectés, enregistrant une hausse de 9,1 pour cent. Les produits non-alimentaires ont connu une hausse de 1,8 pour cent.
La combinaison du renchérissement des prix des carburants et d’une pénurie de céréales dans le pays sont les principaux facteurs à l’origine de cette hausse des prix. Selon le Ministère de l’Agriculture, la production marocaine de blé tendre utilisé pour produire de la farine et du pain a fortement augmenté en 2008, mais "la quantité récoltée ne suffit pas à répondre à la demande des moulins industriels".
Pour tenter de garantir une certaine stabilité des approvisionnements et des prix des céréales pendant le mois du Ramadan, le gouvernement a levé les droits de douane sur l’importation de blé tendre, le 16 août. L’Etat envisage également d’absorber les coûts de transport du blé importé des ports aux moulins, et d’assurer l’entreposage gratuit de ce blé jusqu’à épuisement.
Néanmoins, les plus grandes difficultés résultant de l’augmentation du coût de la vie seront supportées par les ménages au revenu moyen et faible, dont beaucoup voient arriver les dépenses liées au Ramadan avec angoisse. Hamid Sefrioui, un fonctionnaire, a déclaré à Magharebia qu’il éprouvait des difficultés à se préparer pour le mois du Ramadan.
"Le coût de la vie augmente bien plus rapidement que les salaires. Nous en sentons les effets sur le porte-monnaie. J’envisage de souscrire un prêt pour pouvoir passer le mois, parce que nous consommons deux fois plus pendant le Ramadan", explique-t-il.
Amira Boughlala, une mère de famille, explique qu’alors qu’elle envisageait auparavant de dépenser deux fois plus que d’habitude durant le Ramadan, la situation est différente cette année. "En général, les prix augmentent durant cette période parce que la demande est très élevée. Si vous ajoutez les hausses de prix habituelles et l’inflation que nous connaissons depuis quelques mois, ce sera la ruine pour les familles pauvres et celles aux revenus modestes."
Jilali Benadir, un enseignant, ne peut cacher son angoisse en voyant les sommes qu’il devra bientôt dépenser. "Mes deux enfants sont dans une école privée", explique-t-il à Magharebia. "Je dois payer 4500 dirhams par mois en frais de scolarité et en fournitures ; c’est plus que ce que je gagne. Et c’est sans compter les dépenses du Ramadan." "Je ne sais plus quoi faire", affirme-t-il perplexe. "J’ai essayé d’économiser, mais je n’ai pas réussi à le faire."
Le Roi Mohammed VI a demandé mercredi au gouvernement d’adopter une série de mesures visant à "renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, à contrôler les prix et à lutter contre la corruption", a indiqué par ailleurs l’agence MAP. Le souverain a souligné qu’un code de protection des consommateurs visant les abus de pouvoirs, l’extorsion, la corruption et la fraude fiscale était plus que jamais nécessaire à une époque où le prix des produits alimentaires augmente de 9,1 pour cent.
Source : Magharebia - Sarah Touahri
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