L’affaire relative aux jeunes filles bénévoles belges en short, qui ont été menacées de décapitation, alors qu’elles exécutaient des travaux de réfection, sur une route, à Taroudant, occupe amplement l’actualité marocaine. Sur Internet, une corrélation en a été faite avec les propos de Feu Hassan II qui, dans une vidéo d’une certaine époque, avait abordé la question du short, en particulier, et de la liberté de la femme, en général, au cours de l’émission "L’heure de vérité", animée par Alain Duhamel et très suivie, en cette période donnée, par les Marocains.
Le Roi Hassan II, à la fin des années 1980, avait déjà abordé la question relative au port du short, qui fait polémique aujourd’hui. "Mes filles ont fait de la natation, elles ont fait du basket en short ... Elles ont fait du tennis en jupe, elles ont eu le sport en option pour leurs études. Pareil pour mes sœurs, du temps de mon père, ma petite-fille … Les parents de tous les Marocains ne comprendraient pas que l’on vienne les amputer de quelque chose que la religion leur a reconnue. A condition, bien évidemment, qu’il n’y ait pas provocation et remous de la société", avait déclaré l’ancien monarque qui était l’invité d’Alain Duhamel dans "L’heure de vérité", une émission à forte audience.
Alors que l’affaire du port de short par les jeunes filles bénévoles belges fait couler beaucoup d’encre, les internautes ont fouillé leurs archives et sorti la vidéo en question, qui a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux. Nombre d’internautes ont relevé, dans les propos d’Hassan II, la justesse et le bon sens, puis, surtout, une vision qui épouse les aspirations du Maroc, un pays qui continue de s’imposer avec un modèle unique au Maghreb et où les femmes jouissent d’une certaine liberté à elles concédée par la société et la religion.
Faut-il le souligner, ces mêmes internautes ont, pour leur part, initié un vaste mouvement pour soutenir les jeunes filles bénévoles belges. Dénommé "Yes we short", il s’agit d’une marche en short à Aïn Diab pour, disent-ils, "exprimer leur solidarité avec les volontaires belges", et envoyer ainsi "un message aux obscurantistes qui veulent [...] imposer la pensée extrême et détruire l’image [du] pays".