Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.
Nommé en Belgique Président du mouvement de jeunesse du parti du Centre démocrate humaniste (CDH), Hamza Fassi Fihri est le premier non-européen à occuper ce poste. Ce jeune Marocain l’a remporté haut la main, avec 58% des voix, le 8 novembre au Château du Sartay à Embourg, en Province de Liège, face à la Belge Ingrid Eloy. Ainsi, il a été plébiscité par la majorité des 2.200 membres votants.
De cette élection, représentant sa première expérience politique, Hamza Fassi Fihri se dit confiant et heureux. “Je suis fier d’être élu Président au sein d’un parti des plus puissants et des plus anciens du gouvernement belge", a-t-il déclaré. Il est vrai que, pendant 50 ans, le CDH était au gouvernement sous le nom de Parti Social Chrétien. Le changement de nom en 2002 et l’élargissement de ses valeurs pour toucher différentes tranches de la population ont poussé Hamza Fassi Fahri à adhérer à ce parti. “La politique m’a toujours attiré. Je m’y suis intéressé de manière très intellectuelle. Mon adhésion au CDH s’explique ainsi par sa lecture nouvelle d’une société devenue très complexe. Les principes du parti, tolérance, démocratie et humanisme, sont très proches de celles de l’Islam."
Natif de Kenitra en 1975, fils d’un salrié de la Banque Populaire du nom de Youssef Fassi Fihri, Hamza a habité plusieurs villes du Maroc, Casablanca, Houceima et Rabat, où il a fait ses études secondaires au collège Telha, avant de s’installer à Bruxelles avec sa famille, à l’âge de treize ans. Là-bas, il a intégré le collège Saint Michel, un établissement jésuite connu par sa rigueur.
Valeurs
Son baccalauréat en poche, il poursuit ses études à l’Université catholique de Louvain, à 30 km de Bruxelles, où il obtient une licence en journalisme, en 1999.
En l’an 2000, il prépare parallèlement un Master en sciences économiques et en politique Internationale à l’Université Libre de Bruxelles. Il débute son parcours professionnel au sein de la rédaction du journal Metro avant de se spécialiser dans l’information économique et européenne. Il présentera ensuite les journaux parlé et d’entreprises sur l’antenne de BFM pendant un an. Son activité professionnelle lui permet d’être au cœur des débats de société actuels, lesquels dessinent le cadre où il compte ancrer son engagement politique. Pour Hamza Fassi Fihri, son élection à la tête du bureau de JCDH, composé d’une dizaine de personnes, toutes de nationalité belge, est un bon signe. Cela prouve que les jeunes Belges ont compris que ce n’est pas la nationalité du candidat qui compte, mais ses idées et ses projets. Aussi le fait qu’il occupe une fonction élective montre qu’en Belgique le Marocain est considéré comme un citoyen à part entière et qu’il a une responsabilité et son entrée dans une société ouverte.
Correspondant des quotidiens “L’Opinion" et “L’Economiste", Hamza Fassi Fihri, neveu de Abbas Fassi, leader du parti de l’Istiqlal, a toujours voulu garder des liens professionnels avec son pays afin d’être au cœur de l’actualité nationale et de suivre de près l’évolution de la société marocaine.
Dans ce contexte, il lance une opération d’échange de journalistes entre le Maroc et la Belgique avec la Fondation Roi Baudouin, qui va très bientôt être mis sur pied, l’appel à candidatures est prévu fin novembre. L’objectif de cette opération est de rapprocher la Communauté marocaine de son pays d’origine, et de permettre aux Belges de mieux connaître cette communauté.
D’autre part, en tant qu’immigré marocain en Belgique, Hamza Fassi Fihri a créé récemment une association de lutte contre la discrimination à l’embauche des personnes d’origine étrangère. Selon lui, les Marocains de Belgique sont encore trop souvent victimes de ségrégation lorsqu’ils recherchent un emploi. Son combat pour rapprocher les communautés culturelles ne se limite pas à ses projets, mais s’étend au-delà. Pendant ramadan, il organise une série de rencontres interculturelles à Bruxelles où il invite, avec la présidente nationale du CDH Joëlle Milquet, les gens de différentes origines et religions à venir rompre le jeûne ensemble.
Son élection n’est pas passée inaperçue au Maroc : “Ma famille et mes proches n’ont pas arrêté de me téléphoner dès qu’ils l’ont su. Cela fait chaud au cœur de savoir que mes actions ont trouvé un écho".
Maroc Hebdo
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