L’annonce du retrait de l’Istiqlal du gouvernement, publiée dans la rubrique activités royales de l’agence officielle Maghreb Arabe Presse, a soulevé une forte polémique au Maroc, où des politiciens et observateurs interrogés par Bladi.net affirment qu’il s’agit d’une mise en scène qui dépasse même Hamid Chabat, patron de l’Istiqlal.
L’Istiqlal indique dans un communiqué que la décision de retirer ses cinq ministres du gouvernement, s’explique par l’incapacité de l’exécutif Benkirane, à faire face à la grave situation économique et sociale du pays, se référant dans sa démarche à l’article 42 de la Constitution, qui confère au Roi le rôle d’arbitre.
Mohammed VI a promis à Hamid Chabat de le recevoir dès son retour de France, pour étudier avec lui les solutions possibles à cette crise, qui pourrait faire éclater le gouvernement.
L’Istiqlal veut à travers cette procédure imposer de nouveaux ministres, estiment plusieurs observateurs, dont certains prévoient même un remaniement gouvernemental, ou encore des élections législatives anticipées.
Le retrait de l’Istiqlal, deuxième force politique du Maroc après le Parti Justice et Développement avec 107 des 395 sièges de la première chambre du Parlement, risque de bouleverser l’échiquier politique du Royaume.
Interrogé par le quotidien Al Massae, Abdelaziz Aftati, député du PJD, parti au pouvoir, estime que la décision prise par l’Istiqlal de se retirer du gouvernement, devrait plutôt être associée à l’article 47 de la Constitution, estimant que le parti d’Allal El Fassi tente de défendre les intérêts qu’il a acquis illégalement depuis l’indépendance du Maroc.
Un politologue marocain requérant l’anonymat a affirmé à Bladi.net que "Hamid Chabat n’est qu’un pantin qui rêve de devenir premier ministre. Son réveil risque d’être brutal". Pour Chabat, les ministres PJD sont des traîtres.