Le ministère de l’Intérieur dirigé par Abdelouafi Laftit mène une lutte contre l’évasion fiscale dans le secteur de l’immobilier. Dans son viseur, les promoteurs immobiliers qui ne paient pas la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) et certains...
Le prix de l’immobilier au Maroc a connu au cours des dernières années une hausse vertigineuse. La classe moyenne se plaint de cette envolée qui a un impact négatif sur son pouvoir d’achat.
Le professeur d’économie Mohamed Saidi a déclaré à Magharebia : "La demande reste beaucoup plus abondante que l’offre. Des études ont révélé que dans le segment du moyen standing, l’offre est limitée. Ce qui traduit cette hausse vertigineuse des prix de vente."
Selon le promoteur immobilier Hicham Slimani, le nombre des appartements en vente n’est actuellement pas suffisant et ne répond pas aux besoins en matière d’aménagement et de prix. "Les prix sont chers, variant entre 10.000 dirhams et 20.000 dirhams le mètre carré, selon les quartiers des grandes villes", indique-t-il, soulignant que les prix sont "hors de portée des citoyens."
Abdessalam El Mesbahi, Secrétaire d’Etat chargé du Développement Territorial, indique que c’est la spéculation croissante que connaît ce secteur ainsi que l’augmentation du nombre des projets dans les domaines de l’habitat et du tourisme qui ont engendré cette hausse. Il explique que ce phénomène a entraîné une régression de l’offre par rapport à la demande.
Pour stopper cette envolée des prix, le Ministre du Logement Ahmed Taoufiq Hejira a décidé d’intervenir. Des réunions régulières sont tenues avec les professionnels pour tenter de trouver des solutions adéquates. M. Hejira souligne que son ministère a l’intention d’agir pour freiner la tendance haussière qui influe sur le pouvoir d’achat de la classe moyenne. "Il faut mener une réflexion profonde pour sortir de l’impasse et permettre le rétablissement de l’équilibre du marché de l’immobilier et assurer ainsi l’adéquation entre l’offre et la demande. Il faut avoir la possibilité de casser ce rythme exceptionnel. Cette cherté doit cesser", affirme-t-il.
Il explique que l’objectif est d’augmenter l’offre car la demande reste la même. Chaque année, le Maroc voit s’ajouter quelque 120.000 nouveaux logements dans les zones urbaines. Il explique que son ministère tente également d’identifier et de redistribuer le parc dormant. On estime à environ 850.000 le nombre de logements vacants dans le pays. "L’Etat doit intervenir à ce niveau-là pour en exploiter le maximum", conclut M. Hejira.
Le gouvernement veut agir sur la diversification de l’offre en prévoyant l’accélération du rythme de construction de l’habitat social dans la perspective d’atteindre le seuil de 150.000 unités par an et en poursuivant la politique des nouveaux pôles urbains ainsi que la mise à niveau et le développement des centres ruraux.
Les Marocains attendent avec une grande impatience l’intervention étatique pour créer un équilibre entre les revenus et les prix pratiqués. Salheddine Ibrahimi, directeur d’une école, a expliqué à Magharebia qu’il travaille en vain depuis quatre ans pour acheter un appartement dans le centre de Rabat. "Mon revenu et mon épargne sont en dessous des prix pratiqués. Chaque année, les prix augmentent considérablement. J’ai décidé de rester locataire jusqu’à ce que l’Etat stoppe cette envolée anormale", affirme-t-il.
Source : Magharebia - Sarah Touahri
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