Alors que les attaques des rebelles houthis perturbent sérieusement le trafic maritime mondial, le Maroc dont les ports sont choisis par les industriels européens tire profit de la crise sécuritaire en mer rouge.
Annoncé lors du déplacement de Nicolas Sarkozy à Rabat fin octobre, le préaccord portant sur la vente d’une frégate multimission est bien parti pour déboucher sur un contrat. DCNS a conclu toutes ses négociations avec la marine marocaine, a-t-on appris de source proche du dossier. Montant de la transaction : 470 millions d’euros, pour une livraison prévue à l’été 2010, le bâtiment étant retiré de la série de huit commandée par la France.
Le contrat a maintenant été transmis à l’administration de la Défense nationale, dernière étape avant signature définitive et versement de l’acompte. Seul le plan de paiement peut encore retarder la conclusion. Les Marocains ont en effet demandé des ajouts de dernière minute.
Il s’agit notamment de l’intégration d’un système de télécommunications américain, alors qu’un produit d’origine française était prévu. En contrepartie des surcoûts induits (le prix du contrat est fixe), DCNS a alors souhaité recevoir près des deux tiers de la somme avant deux ans.
Lors de l’annonce du préaccord, certains y ont vu une contrepartie accordée par Rabat pour effacer l’échec du Rafale. Dans l’entourage de Dassault, notamment, on estimait que Paris avait cherché à vendre un « package complet » associant avion de chasse, navire armé, hélicoptères. La réalité est tout autre, explique un bon connaisseur du dossier, car le roi, en décidant de moderniser son aviation, se devait d’en faire de même pour la marine.
Les Echos - Alain Ruello
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