Cet événement est salué par la communauté musulmane « progressiste » devant laquelle deux femmes imames, Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, à la fois « stressées et heureuses », ont dirigé la première prière mixte, rapporte le parisien.fr.
Pour cette première expérience, en plus du choix discret du lieu de rencontre, le jour a été également changé, par crainte de représailles. Les imames indiquent qu’« exceptionnellement, cette rencontre eut lieu un samedi et non un vendredi pour des raisons logistiques ». Elles rassurent par ailleurs que « tous les autres rendez-vous, qui se tiendront une fois par mois dans d’autres lieux, se dérouleront le vendredi soir selon le format traditionnel du culte ».
Toutefois, des démarches sont en train d’être menées pour trouver un lieu fixe pouvant faire office de lieu de culte définitif pour ces deux femmes imames. Ce lieu de culte portera le nom de ’’Mosquée Simorgh’’, du nom d’un oiseau mythologique que l’on retrouve chez le poète soufi iranien, Attar, annoncent déjà les deux imames.
Ces cérémonies mensuelles, rappellent-elles, seront chargées de mesurer l’affluence des fidèles séduits par cet islam progressiste qui « réconcilie la foi avec la raison et l’esprit critique », ajoute-t-elle. « Nous apportons notre pierre à la construction d’un islam de France adapté aux acquis de la modernité ».
Pour le même média, cet islam progressiste, qui ne cesse de séduire ses nombreux fidèles, est fondé sur quatre grands principes : l’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté du port de voile, l’inclusivité et la francophonie.
Pour réussir leur objectif, ces deux femmes, Anne-Sophie, 29 ans, professeure de musique, et Eva, 30 ans, professeure d’histoire, converties depuis une dizaine d’années, ont fondé l’Association cultuelle, en 2018, Voix d’un Islam éclairé (VIE), forte de 200 adhérents et grâce à laquelle les fidèles se sont déplacés en grand nombre pour cette première rencontre.
Par cette initiative, plusieurs personnes se sont mieux ancrées dans la foi musulmane. Pour Mina de Lyon, désormais loin « des automatismes », elle estime avoir trouvé la bonne voie avec son islam « qui laisse la place à sa propre réflexion ». Parmi les invités, on compte également Seyran Ateş, imame de la Mosquée Ibn Rushd-Goethe de Berlin, actuellement sous protection policière, et bien d’autres.
La même source annonce, par ailleurs, la création d’un autre projet similaire en France, qui mettra cette fois-ci les femmes au centre du lieu de culte. Pour sa fondatrice, l’imame franco-algérienne, Kahina Bahloul, 40 ans, Doctorante en islamologie, à l’École pratique des Hautes études à Paris, les prêches y seront alternativement assurés par une femme et un homme.