Alors qu’une proposition de loi sur "la neutralité religieuse" des accompagnants des sorties scolaires était débattue mercredi au Sénat, le Journal du Dimanche indique que 100 élus locaux, d’horizons politiques différents, dénoncent le débat sur le voile, qui, selon eux, pourrait enflammer le pays si l’on n’y prend pas garde.
Pour eux, ce débat, dans ses proportions actuelles, « jette le trouble et le soupçon sur une foi qui n’aspire à rien hormis le droit à la normalité ». Ils alertent contre les conséquences de la stigmatisation au sein d’une société déjà fragilisée.
Dans un texte qui prend la mesure de la situation, les élus locaux, signataires de cette tribune, dénoncent les préjugés envers les musulmans, l’inconséquence des prises de position politique au plus haut niveau de l’Etat, qui constituent des raccourcis périlleux vers lesquels la France est entraînée.
« A chaque menace qui plane sur le pays et, à chaque attaque terroriste, nos concitoyens de confession musulmane tremblent doublement », lit-on dans ce texte.
Il dénonce les propos « insensés » du Ministre de l’Education nationale qui déclare vouloir "signaler les petits garçons qui refusent de tenir la main des petites filles" et ceux du Directeur adjoint du Figaro qui affirme à la télévision "détester la religion musulmane". Pour eux, si des gens épris d’amour et de paix n’arrêtent pas la saignée maintenant qu’il est encore temps, la France risque de franchir le rubicond.
La suspension des subventions de l’Université de Cergy est, selon le journal, le début d’un bruit sourd qui se répand comme la peste et qui n’a qu’un nom : délation ! « A trop pointer du doigt une communauté de croyants, à en faire une menace potentielle dès lors qu’elle porte une barbe ou un voile, l’on verse non plus dans une société de la vigilance mais dans celle de la suspicion », préviennent les élus locaux qui appellent au respect de la laïcité.
« Notre nation est une et indivisible. Le Président de la République est garant de ce principe. Nous attendons qu’il se lève et le clame à tous ».