À la barre, quatre des cinq enfants du couple Ben Hammadi qui se sont constitués parties civiles : deux fils et deux filles, rapporte Actu.fr. Le fils aîné passe en premier. "Je suis le fils de l’accusé, et c’est maman qui a été assassinée", mentionne-t-il à la Cour. Ce conducteur de ligne né au Maroc garde de bons souvenirs de sa mère. "Ils nous ont toujours bien élevés", dit-il, avant de poser une question à son père. "Pourquoi tu as fait ça ?", lui-a-t-il demandé. "Je n’ai rien fait", lui a répondu l’accusé. Son fils enchaîne : "Qui l’a fait alors" ? Pas de réponse.
À son tour, la fille aînée du couple dresse le portrait de la victime. "Elle aurait fêté ses 71 ans la semaine dernière". Elle se souvient des dimanches matin agréables passés ensemble "avec toujours un petit-déjeuner à rallonge". En 1995, sa mère est atteinte sclérose en plaques, une maladie qui s’est, au fil du temps, aggravée. "Notre vie s’est ensuite organisée autour de notre mère, on avait nos rituels, avec ma sœur, on se relayait pour y aller le week-end. Du jour au lendemain, vous n’avez plus rien, plus de repères", raconte la fille de la victime et de l’accusé.
Elle évoque le premier point de discorde entre ses deux parents : "mon père ne comprenait pas pourquoi ma mère touchait une retraite alors qu’elle avait été mère au foyer". De l’audition des enfants, il ressort que l’accusé a commencé à changer de comportement en 2016. "Où là, c’est le point de rupture", explique la cadette. Celle-ci a vécu chez ses parents jusqu’à 28 ans. Quelques mois avant l’assassinat de sa mère, elle dit avoir reçu un appel inconnu du Maroc : "C’est une femme, que je ne connais pas mais qui elle me connait. Elle me dit que ma mère va mourir de chagrin et de honte, car mon père a une maîtresse au Maroc".
Selon l’accusé, la jeune marocaine en question n’est que sa cliente. Il devait lui vendre une machine à laver, un téléviseur et un téléphone. Il lui avait également fait plusieurs mandats Western Union. Pour le fils aîné, cette supposée cliente est "une michetonneuse". "On a retrouvé son numéro, et elle connaissait bien notre père". Lors de l’audition de la cadette, des larmes ruisselaient sur le visage du père. "C’est ma chérie ça", dit-il. Toutefois, il continue de nier les accusations. Verdict attendu aujourd’hui.