Même si le terme séparatisme a été finalement remplacé par " loi confortant les valeurs de la République ", il retient l’attention du responsable de la Grande mosquée de Lyon. " Quand on parle de séparatisme, je me demande qui veut se séparer de qui... ?", interroge Kamel Kabtane, ajoutant néanmoins que, "s’il s’agit de travailler avec la communauté musulmane et non pas contre elle, pour faire évoluer les choses, alors nous l’acceptons ".
Abordant la loi 1905, Kabtane a expliqué que " depuis quelque temps déjà, le Conseil des mosquées du Rhône, invite les mosquées adhérentes à choisir cette option pour assurer une transparence financière", ainsi, si la loi venait à être votée, les aides matérielles et les subventions seront suivies d’une signature par les bénéficiaires, d’un contrat d’engagement sur les valeurs de la République.
D’ailleurs, le recteur ne trouve aucun inconvénient au texte de loi qui contrôlera l’indépendance financière des lieux de culte. De même, par rapport à la décision du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin de contrôler 76 mosquées en France, Kabtane n’y trouve aucun mal. "S’il y a des situations qui ont été signalées, il est dans son bon droit… Si c’est de la communication, ça ne peut pas être accepté", a-t-il souligné.
Donnant son point de vue sur l’importation des imams d’Algérie, du Maroc ou de la Turquie, le recteur a indiqué que la priorité doit être accordée avant tout à une solide formation. Ainsi, pour faire obstacle aux prédicateurs radicaux et aux imams autoproclamés, il est indispensable de mettre en place un véritable statut, puisque plusieurs "imams sont des bénévoles", a-t-il indiqué, soulignant qu’" il faut travailler là-dessus, et ça, c’est notre responsabilité ", a-t-il conclu.