
Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.
La violence conjugale se moque des lois et des frontières. Un mari ne cesse pas de battre sa femme sous prétexte qu’il vit dans un pays où la loi l’interdit et le sanctionne. Arrivées en France, nombreuses sont les immigrées du Maghreb et d’Afrique noire, notamment, qui continuent de recevoir leur lot de coups et d’insultes de la part de leurs époux, "habitués" à frapper à la moindre contrariété.
Combien sont-elles à subir des mauvais traitements ? Difficile de répondre avec précision car la première et récente enquête sur les violences envers les femmes, ne distingue pas les immigrées des Françaises. Mais à en croire, les associations de terrain qui recueillent leurs appels au secours par téléphone, elles sont sur-représentées parmi ces femmes en détresse. Selon l’association "Violence conjugale Femmes info Services", basée à Saint-Dizier, dans l’est de la France, plus de 20 % des femmes qui ont appelé son numéro d’urgence, en 1999, étaient d’origine étrangère : 3,9 % venaient d’Afrique noire et 8,4 % du Maghreb alors que ces dernières ne représentent que 1,2 % de la population. Et encore, ces chiffres ignorent-ils celles qui n’appelleront jamais parce qu’elles ne parlent pas le français.
Les femmes battues immigrées sont en France particulièrement vulnérables. Tout d’abord du fait de leur isolement qui confine parfois à la séquestration. Le plus souvent sans travail, elles dépendent entièrement de leur mari. La loi française ne leur reconnaît pas de statut de résidence autonome. De plus, la France entérine les codes de statuts personnels des pays d’origine, notamment des trois pays du Maghreb, et donc de facto le pouvoir de l’homme sur la femme.
Quitter un mari violent est déjà une épreuve pour une Française. Pour une femme immigrée, le danger est encore plus grand… Beaucoup préfèrent endurer et se taire plutôt que de se retrouver sans papiers au risque d’être renvoyées dans leur pays.
Source : sos femmes
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