France : voilée, Malika subit "le mépris"

28 octobre 2019 - 16h40 - France - Ecrit par : Bladi.net

Française d’origine marocaine, Malika, une jeune musulmane a décidé de soutenir la cause des personnes victimes d’islamophobie. Ayant déjà subi le mépris des autres à l’université pour avoir porté le voile, cette jeune diplômée en sociologie doit à présent lutter pour trouver un emploi.

Jeune militante pour la liberté d’expression, Malika s’est confiée à Libération, évoquant son parcours de femme musulmane et la difficile question du port de voile qui continue de nourrir la polémique. La jeune femme éprouve, malgré ses diplômes, d’énormes difficultés à trouver un emploi. “Pour l’instant, je ne suis pas inquiète, car je n’ai pas de soucis financiers. Mais c’est plus difficile de trouver du travail quand on porte le voile”, fait-elle observer, désabusée.

Et pourtant, étudiante, elle avoue avoir essuyé des traitements dégradants, à cause de son voile. “Par exemple, pendant ma première année à l’université, j’ai voulu aller voter. Au bureau de vote, une femme m’a dit que je n’avais pas le droit de voter avec mon voile et que je devais l’enlever. Mais je savais que j’avais le droit !”, se rappelle-t-elle. Cependant, “Le plus difficile, c’est le sentiment d’injustice. On se sent impuissant et méprisé”, poursuit Malika qui a fait le choix elle-même , même si elle n’a pas reçu d’éducation religieuse de ses parents pourtant.

En effet, arrivés en France dans les années 1970, ses parents qui voulaient éviter de se faire remarquer, n’ont pas fait de la religion leur priorité. C’est arrivée au collège que Malika a décidé de couvrir ses cheveux avec un voile, comme le font certaines musulmanes. Par contre, au lycée, “je n’avais pas le droit de le porter, donc je l’enlevais avant d’entrer. A l’université, j’ai décidé de porter un voile et un vêtement plus longs”, confie-t-elle. Ce fut là une décision difficile que la jeune femme avoue avoir pris, après “de longues nuits blanches de réflexions sur ce que ça veut dire d’être musulmane”.

Pour Melika qui dit avoir fait son choix personnel d’être musulmane, “pour n’importe quelle raison, religieuse ou autre, on n’a pas le droit de dire à quelqu’un ce qu’il peut porter ou pas”. Aujourd’hui, pour être utile à la communauté musulmane, elle a décidé d’intégrer le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui a pour objectif, de “soutenir les musulmans victimes de discrimination ou d’attaques”.

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