France : des mosquées fermées à cause de « prêches radicaux »
Deux mosquées situées dans la région parisienne ont été sommées de fermer leurs portes par arrêté préfectoral suite à des « prêches radicaux » et « apologie de terrorisme ».
En tout, 22 mosquées sur les 99 contrôlées ont été fermées ces derniers mois en France pour « radicalisme ». La dernière en date est la mosquée Al Madina Al Mounawara, située avenue du Petit-Juas à Cannes, a affirmé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
« Nous lui reprochons des propos antisémites, des soutiens au Collectif contre l’islamophobie en France et à BarakaCity », a expliqué le ministre de l’Intérieur sur BFM TV. Une déclaration confirmée par le maire LR de la ville David Lisnard, selon qui la décision intervient « après un travail minutieux de recherches des services de l’État et de multiples signalements effectués directement par la municipalité depuis 2015 ».
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Cette mosquée située à Cannes s’ajoute à ces nombreuses autres fermées à Beauvais, Pantin, Allonnes et autres pour prêches, affirme-t-on, incitant à la haine, antisémitisme. Le préfet Christian Gravel, secrétaire général du Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (CPIDR), a confié au magazine Marianne que l’administration a décidé de combattre l’extrémisme, la haine raciale, l’antisémitisme.
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Sur les 2 623 lieux de culte musulman existant sur le territoire français, 99 ont été soupçonnés de « séparatisme ». Vingt-deux ont été fermés, « du fait de prescriptions administratives, d’une décision de justice, d’une reprise de bail ou d’une fermeture administrative » et cinq qui font encore l’objet d’une instruction pourraient être fermées.
Selon un haut fonctionnaire, « la France est confrontée au problème de la radicalisation islamiste depuis au moins trois décennies. La prise de conscience de l’importance de mobiliser tout l’appareil d’État pour prévenir les conditions qui mènent à la radicalisation est toute récente ». La stratégie mise en place est simple et consiste à neutraliser les espaces où un discours d’incitation à la haine est diffusé. Pour le préfet Christian Gravel, « aujourd’hui, un prédicateur toxique qui distille régulièrement des propos anti-républicains, incitant à la haine, antisémites, homophobes ou anti-chrétiens, ne peut plus se sentir libre de le faire ». Il ajoute que « l’islamisme est le cancer de l’islam. Lutter contre l’islam politique radical, c’est protéger la République et protéger les musulmans. »
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Pour les fidèles de la dernière mosquée qui a été fermée, la décision a été une surprise. « Je viens régulièrement prier, et je n’ai jamais entendu de tels propos. Si un individu ou un groupe d’individus a agi ainsi, alors il faut les désigner précisément. Messieurs Darmanin et Lisnard doivent avoir leurs raisons, mais je suis très inquiet d’une fermeture », a témoigné l’un d’entre eux.
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« La fermeture des lieux de culte est avant tout une stratégie de communication, car aujourd’hui on sait que les recrutements et la radicalisation ont d’abord lieu sur Internet, explique à Marianne la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler. Pour Lorenzo Vidino, outre la fermeture de ces lieux de culte et la traque aux islamistes sur Internet, « il faut surtout réussir à faire émerger d’autres figures que des islamistes à la tête de ces mosquées radicales ».
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C’est d’ailleurs le souhait formulé par David Lisnard, mercredi. « Nous savons que l’immense majorité des musulmans qui fréquentent cette mosquée très ancienne ne partagent pas sa dérive ; certains nous avaient d’ailleurs alertés. Il leur revient donc de faire émerger de nouveaux dirigeants respectueux de la République française et du pays ».
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