"Il subit 4 à 5 fouilles à nu par jour. Ce n’est pas de parloir autrement que derrière un plexiglas et avec un hygiaphone. Il n’a aucun contact physique avec sa famille. Lorsqu’il se déplace dans les couloirs de la prison, il est menotté et est entouré de 4 à 6 gardes spéciaux, cagoulés, avec des tenues anti-émeute. C’est du délire", fulmine de colère son avocat, Franck Berton. Celui-ci a confirmé que son client a bel et bien entamé une grève de la faim et de la soif, fait savoir Le Parisien.
L’avocat se désole que ça fait des mois qu’on alerte sur la situation carcérale de Redoine Faïd sans que cela n’interpelle personne. Pire, la demande de transfert du détenu dans l’établissement pénitentiaire le plus proche du tribunal de Saint-Omer, à Longuenesse, avant l’ouverture de son procès en appel, jeudi dernier, est restée lettre morte. À en croire Me Berton, le procureur général lui a écrit que l’administration pénitentiaire refuse d’appliquer la loi pour des raisons de sécurité.
"L’administration pénitentiaire, donc pour moi la chancellerie, ne respecte pas la loi, c’est à désespérer", commente l’avocat. Celui-ci entend "saisir le tribunal administratif pour excès de pouvoir" contre la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, "dès la semaine prochaine".
En 2018, le braqueur avait entamé une grève de la faim, pour exprimer son opposition à l’incarcération de ses proches, qui avaient participé à sa spectaculaire évasion durant l’été. Le casier judiciaire de Redoine Faïd est bien lourd : 25 ans de réclusion pour son rôle d’"organisateur" d’un braquage raté en 2010, 10 ans de prison en mars 2017 pour son évasion de la prison de Lille-Sequedin (Nord) en avril 2013.