L’année 2020 a été sensible en termes d’actes islamophobes. Selon le bilan publié par l’observatoire national de lutte contre l’Islamophobie, du 1ᵉʳ Janvier au 31 décembre 2020, il a été enregistré 235 actes anti musulmans contre 154 en 2019, soit 53 % d’actes en plus. Les actions ont connu une augmentation de 14 %, les menaces ont fait un bond de 79 %. Ces actes et autres menaces ont enregistré une hausse de 35 %.
En ce qui concerne la profanation des cimetières musulmans, l’observatoire fait état de 3 en 2020 contre 7 en 2019. L’Ile-de-France, la PACA et Rhône-Alpes sont les régions les plus touchées par les actes anti-musulmans. En dehors de ces chiffres, il y a de nombreuses plaintes qui n’ont jamais été déposées parce que les plaignants pensent que leurs requêtes n’ont aucune chance d’aboutir.
Dans le cadre de la protection des musulmans, l’Observatoire National de Lutte contre l’islamophobie a mené plusieurs actions en justice pour incitation à la haine raciale. Les jugements sont en cours. En 2020, le Conseil français du Culte Musulman (CFCM) a reçu plus de 70 courriers à son siège ou au domicile des responsables. Pour la plupart du temps, ce sont des courriers de menaces de mort et d’insultes contre lesquels il n’a pas été porté plainte. Même le Président de l’Observatoire a reçu de nombreux courriers menaçants.
Le bilan de l’Observatoire met également à nu de nombreux actes de discrimination dans plusieurs secteurs. Les plaintes viennent des Français de confession musulmane, des femmes et des hommes victimes de discrimination au sein des secteurs de l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF et même dans les organes de presse. L’islamophobie s’est aussi développée sur internet à travers ce que l’observatoire appelle la « cyber-haine ». Il s’agit d’une propagation massive et invisible de mensonges envers les musulmans et l’Islam en général.
Le président de l’Observatoire insiste sur le fait que les musulmans de France sont préoccupés par la perception qu’ont certains Français de la religion musulmane. « Si nous réfutons tout lien entre Islam et terrorisme, nous affirmons que la religion musulmane ne peut sécréter aucune force de violence et nous appelons à ce que notre religion et l’exercice de son culte soient considérés et traités avec les mêmes principes et règles qui régissent les religions et cultes historiquement installés en France », a-t-il souligné. Il invite chaque responsable religieux, quelle que soit son appartenance, à dénoncer le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, indique la même source.