Le sélectionneur de l’équipe du Maroc, Walid Regragui, a décidé de faire confiance à Zakaria Aboukhlal pour les prochains matchs des Lions de l’Atlas.
Face au soutien des fans qui est en déclin et pour contrer les critiques des médias, les officiels reconnaissent que le football marocain doit être réhabilité. Des experts se sont réunis la semaine dernière pour programmer une stratégie qui ne vise pas seulement à sauver les Lions de l’Atlas, mais le sport amateur en général.
Depuis la défaite prématurée de l’équipe de football marocaine à la Coupe d’Afrique des Nations en janvier, le sujet de la réhabilitation du secteur est sans cesse évoquée par des fans déçus, les officiels et les médias. Les Marocains attendent avec une grande impatience des mesures urgentes pour redonner au football national son éclat d’antan.
Des experts du sport se sont réunis vendredi 7 mars à Casablanca pour s’efforcer de trouver une solution à l’état de crise actuel, lors d’une conférence intitulée " Réhabilitation du Football national". Selon les professionnels, on doit fournir un grand effort pour réparer des gestions imparfaites, des formations comme des structures juridiques doivent également pouvoir aider à atteindre les objectifs escomptés.
Le professeur Mohamed Abou Zir, ancien dirigeant du Wydad de Casablanca, a déclaré lors d’une conférence, le 7 mars dernier, que le cadre juridique entrave le développement du football au Maroc. " L’amateurisme signifie que la pratique du sport ne suppose ni responsabilité ni suivi. Ce qui cause une anarchie du secteur. On ne peut pas appliquer le professionnalisme au Maroc avec le cadre juridique qui stipule la création d’associations sportives amatrices. On ne peut pas parler de professionnalisme tant que la loi ne reconnaît pas le métier de joueur", dit-il.
Le volet des ressources humaines est également pointé du doigt. La médecine sportive, à titre d’exemple, connaît un grand déficit. On enregistre quelque 360 médecins spécialisés dont 5 % seulement pratiquent le métier, selon le docteur Mohamed Laârssi. Ce spécialiste en médecine sportive signale que ce déficit influe négativement sur le secteur étant donné que ce métier est indispensable pour la réussite de toute équipe.
Outre une structure juridique, il faut penser à une gestion professionnelle pour que le football puisse accompagner les mutations que connaît la scène sportive internationale. La ministre de la Jeunesse et du Sport Nawal Moutawakil reconnaît que le problème du développement du football est dû au manque des infrastructures sportives et de centres de formation.
Pour cette responsable gouvernementale et ex-médaillée olympique, le contrat programme conclu entre le gouvernement de Driss Jettou et la Fédération Royale marocaine de Football en 2005 constitue une feuille de route pour le développement de ce sport populaire. Le contrat prévoit la création de centres de formation, la modernisation des modes de gestion de la Fédération et des clubs et la mobilisation des ressources financières nécessaires, le développement du football amateur féminin, ainsi que le football de ligue, et la réforme des compétitions à tous les niveaux.
Afin d’épouser les exigences de la compétition nationale et internationale, la création d’une agence nationale de lutte contre le dopage et la définition autour d’un statut modèle pour les sportifs professionnels sont d’ores et déjà objets de réflexion.
Le public marocain souhaite la concrétisation des promesses. "Il s’agit d’un sport populaire suivi par un large public, dit l’étudiant Mounaim Hamdani. La ministre des sports doit prendre les choses en main pour redonner aux Marocains le sourire qu’ils ont perdu durant la CAN du Ghana, " ajoute-t-il.
D’autres fans, néanmoins, ne s’intéressent plus au football marocain. Mohamed Zakhouli, fonctionnaire dit : " Il vaudrait mieux supprimer en totalité ce sport qui a déçu tous les Marocains. De cette manière tout le monde sera tranquille. "
Source : Magharebia - Sarah Touahri
Ces articles devraient vous intéresser :