Le Maroc travaille à développer les énergies renouvelables pour garantir son indépendance énergétique. Les autorités du royaume ont prévu un plan ambitieux de construction d’oléoducs et de gazoducs pour atteindre cet objectif d’ici 2030.
Le Conseil des ministres demeure un moment fort. Avant celui présidé par le Souverain, mardi 8 juillet à Oujda, le dernier en date remonte déjà à décembre 2007. En l’absence du secrétaire général du gouvernement, Abdessadeq Rabiî, pour raison de santé, c’est le ministre chargé des relations avec le Parlement, Mohamed Saâd Alami, qui a été chargé de soumettre à l’appréciation du Roi les différents textes inscrits à l’ordre du jour du Conseil. Parmi les dossiers les plus attendus, si ce n’est le plus attendu, l’énergie, pour lequel plusieurs conventions et contrats-programmes ont été signés.
Ainsi, pour atténuer notre dépendance énergétique, Amina Benkhadra a annoncé la création prochaine d’un fonds de développement énergétique doté de 1 milliard de dollars. Fonds alimenté de dons de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis à hauteur de 800 millions de dollars et du Fonds Hassan II pour 200 millions de dollars.
Aussi, comme L’Economiste l’annonçait dans son édition de la veille, la ministre de l’Energie a présenté, devant SM le Roi, les grandes lignes de la stratégie énergétique nationale à court, moyen et long termes.
A l’occasion, la ministre de l’Energie a précisé que « cette stratégie est basée sur plusieurs axes portant sur la sécurité d’approvisionnement à travers la diversification des sources et ressources, un bouquet électrique optimisé et la planification maîtrisée des capacités, l’accès généralisé à l’énergie à des prix compétitifs, le développement durable de l’intégration régionale et internationale ». La ministre fonde ses inquiétudes sur des données chiffrées. La consommation en matière d’électricité sera multipliée par 4 et la production par 3,5 d’ici 2030 dans le scénario de base où la croissance de la consommation continuerait à croître au rythme actuel de 7 à 8% par an. Commentant ce scénario, Benkhadra dit retenir « le charbon comme cœur du mix électrique avec une optimisation des ressources en gaz disponibles ». Bien sûr, elle n’exclut pas un apport d’appoint de l’éolien, le recours aux interconnexions sur la base d’un arbitrage économique et la mobilisation du potentiel national en hydroélectricité.
Les scénarios alternatifs retenus dans le plan Benkhadra concernent le développement du gaz comme source importante, en cas d’accès économique et sécurisé soit à partir du GME (Gazoduc Maghreb-Europe), soit par GNL. Toutefois, ce plan précise que « cette dernière option est tributaire de 4 conditions » : un coût d’accès compétitif, la sécurisation de l’accès par un contrat long terme, un marché national et des débouchés à l’export.
De tous les scénarios retenus, figurent des programmes stratégiques à long terme (2020/2030), basés sur le maintien de l’option électronucléaire, la valorisation des schistes bitumineux avec la construction d’une centrale pilote de 100 MW à Tarfaya, en plus du solaire et la biomasse. Pour gagner ces paris, met en garde la ministre, il faut « l’introduction et l’institutionnalisation de l’efficacité énergétique, qui constitue une 4e énergie après les fossiles, les énergies renouvelables et le nucléaire ». Le tout, pour Benkhadra, sera de réaliser une économie de 15% à l’horizon 2020. Pour cela, elle place l’approche efficacité énergétique au cœur du plan d’actions prioritaires, mis en place dans le cadre de la gouvernance spécifique de la gestion de l’équilibre offre/demande de l’électricité durant la période 2008-2012.
Toutes ces actions, et bien d’autres, seront lancées dans l’industrie et l’habitat. Pour le premier secteur ciblé, le département de l’Energie prévoit pour cela une série d’actions, notamment des audits énergétiques, la labellisation, la normalisation et l’étiquetage des appareillages. Pour le second, l’efficacité énergétique devra être intégrée dans la conception architecturale et la construction des bâtiments, du tourisme et de la santé avec la généralisation des chauffe-eau solaires et des lampes à basse consommation dans les établissements hôteliers et hospitaliers. Il sera question également de promouvoir à grande échelle les énergies renouvelables dans les établissements relevant du ministère de l’Education nationale.
Tout un chantier, qui devrait sortir Amina Benkhadra de sa réserve.
La hausse du Smig au 1er juillet
Le Souverain a approuvé des projets de lois et décrets, portant essentiellement sur la concrétisation de deux grands volets de politique générale de l’Etat dont la préservation du pouvoir d’achat et la consolidation de la gouvernance locale et territoriale. C’est le cas des textes portant sur la promotion de la condition sociale des personnels et agents des administrations publiques et des collectivités locales. Il s’agit d’un dispositif de mise en œuvre des mesures gouvernementales pour la valorisation de la situation matérielle et statutaire des personnels et agents de ces administrations. Démarche qui procède également de la volonté d’améliorer la situation sociale des salariés du secteur privé, à travers l’augmentation du Smig de 10% notamment dans les secteurs de l’industrie, du commerce, de l’agriculture et chez les professions libérales. Il a été également question d’élargir et d’améliorer le taux des allocations familiales (de 150 à 200 DH), de renforcer le pouvoir d’achat des personnes à revenus limités. A noter que la nouvelle charte communale a été adoptée.
Source : L’Economiste - B. T.
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