Des internautes marocains se sont indignés des propos de la chanteuse et actrice marocaine Mariem Hussein sur l’éducation sexuelle.
Ferdaous est la toute jeune venue dans le monde de la chanson marocaine. Pour son baptême du feu, elle vient de lancer sur le marché son premier album, « Mounajate », et compte bientôt surprendre le public Marocain par un vidéo-clip. Entretien avec une chanteuse qui fait déjà parler d’elle.
« Mounajate », votre premier album a été réalisé en collaboration avec de grands noms de la chanson comme ceux de Mustapha Beghdad et Saïd Chraïbi. Comment avez-vous fait pour convaincre ces gens-là de travailler avec une débutante ?
Ferdaous : Je suis chanceuse tout simplement ! D’abord par ce que j’ai la chance d’avoir un manager de la trempe de Lotfi Chraïbi qui gère, intelligemment, mon budget temps entre ma passion envers le monde de la chanson, et entre mes études que je mène dans une école privée à Casablanca. Il faut aussi ajouter que si ces gens-là ont accepté de travailler avec moi c’est qu’ils ont eu confiance en mes capacités vocales. Il y a dans mon album des chansons composées, il y a 14 ans, et qui n’attendaient que la personne qui allait les interpréter. C’est le cas de « Daouite Jirahi » de Fouad Chaâri. Il y a aussi un autre point important dans « Mounajate ». Dans cet album, on va d’une chanson marocaine à une autre puisée dans le répertoire classique en passant par la chanson égyptienne. C’est un mélange de styles qui a nécessité une année de travail.
Vous êtes étudiante en deuxième année dans une école de gestion et de communication de Casablanca. De la communication à la chanson, comment faites-vous pour jongler entre deux domaines si différents l’un de l’autre ?
Il faut dire que ce n’est pas évident tout cela ! Vous savez, la filière que j’ai choisie nécessite beaucoup de temps et de concentration, alors que j’avais besoin aussi de temps pour réaliser « Mounajate ». Cette filière de gestion et de communication m’a permis également d’avoir des idées pour bien démarrer une carrière dans le monde de la chanson.
Les deux domaines sont, en fait, complémentaires : la chanson a besoin de la communication et la communication a aussi besoin d’une touche artistique.
Vous n’êtes pas sans savoir que la chanson marocaine traverse une période délicate. N’avez-vous pas le sentiment de vous embarquer dans une affaire perdante ?
Justement, si on continue à voir et à considérer les choses sous cet angle-là, on ne pourra jamais aider la chanson marocaine à aller de l’avant. C’est vrai, la chanson marocaine est en train de vivre des moments très délicats, mais il ne faut pas baisser les bras et se lamenter sur cet état de choses. Si nous, les jeunes, nous fuyons la chanson marocaine au profit d’un style étranger, je me demande quand est-ce que cette chanson regagnera ses galons ? C’est maintenant que nous sommes envahis, massivement et quotidiennement, par la chanson libanaise et égyptienne et que nous devons nous intéresser à la nôtre, sérieusement.
Ne songez-vous pas à suivre le chemin de bien d’autres chanteuses marocaines et à démarrer votre carrière au Caire ?
Aller démarrer sa carrière en Egypte est l’une des raisons et des causes qui tirent la chanson marocaine vers le bas ! Un artiste qui part à l’étranger devient un produit du pays où il se trouve : en Egypte, il devient pratiquement égyptien, dans la région du Golfe, un Khalji... Et ce sont les autres pays qui gagnent, en faisant cette promotion de leurs chansons avec des voix marocaines, qui sont aujourd’hui complètement diluées dans un style qui leur est étranger. Je pense qu’il est temps que les autorités marocaines se penchent sur la question et commencent à aider les jeunes à développer notre chanson. Et ce en nous donnant la possibilité de travailler au Maroc avec des subventions et des aides financières. Vous savez, sans aucun doute, qu’un jeune débutant ne peut payer un parolier, un compositeur, des musiciens...Il y a aussi le rôle des médias nationaux qui doivent s’acquitter de leur devoir d’informer le public marocain sur l’actualité artistique et participer, de cette façon, à la distribution de la chanson marocaine.
Le lancement de « Mounajate » a été fêté en grande pompe et vous avez même effectué une tournée en Syrie et au Liban pour le promouvoir ...
Effectivement, je suis partie, au mois de décembre dernier, dans ces deux pays-là où j’ai pu représenter la chanson marocaine. À Damas, j’ai participé au Festival de la chanson syrienne où j’ai eu la chance et le privilège de chanter en duo avec le grand Sabah Fakhri. Il faut aussi noter que le ministre de la Culture syrien m’a proposé d’interpréter une nouvelle chanson nationale syrienne. Pour le lancement de « Mounajate », l’événement a été vraiment une première. Le 17 décembre dernier, dans un luxueux hôtel casablancais, la cérémonie du lancement a été suivie par un parterre exceptionnel : ministres, diplomates, ambassadeurs...Mais, j’ajoute que j’ai toujours les pieds sur terre, je suis encore à mes débuts et que j’ai encore beaucoup à apprendre.
Où en êtes-vous dans l’élaboration de votre premier vidéo-clip ?
Actuellement, nous sommes en train de choisir deux des six chansons de « Mounajate » qui vont être réalisées. Le tournage prendra entre un ou deux mois et sera dans une ville marocaine. Le vidéo-clip sera réalisé d’une façon à ce qu’il soit agréable à regarder ici et ailleurs, parce qu’on pense vraiment à l’exporter et à le faire connaître sur les autres chaînes de télévision arabes.
Atika Haimoud - Aujourd’hui le Maroc
Ces articles devraient vous intéresser :