Celle que l’on surnomme "la veuve noire d’Al Qaïda" aurait quitté le Maroc vers la Turquie, pour s’infiltrer ensuite en Syrie, avant de pénétrer en Irak, aidée par les soldats de l’EIIL. Fatiha Mejjati aurait justifié son périple par son désir de rencontrer son fils Ilyas, 21 ans, enrôlé lui aussi par l’EIIL. Mais selon le quotidien "Annass", Mejjati se serait déplacée jusqu’en Irak dans le but d’épouser le "vice-calife" de l’EIIL, dont l’identité n’a pas été dévoilée. Ce serait son fils Ilyas, souffrant de troubles psychiques, qui aurait tout mis en œuvre pour organiser ce mariage.
Or, Fatiha Mejjati est déjà mariée à un détenu marocain appartenant à la mouvance salafiste jihadiste, condamné à 14 ans de prison dans une affaire liée au terrorisme, ce qui rend cette histoire opaque et insensée, d’autant que celui-ci refuse le divorce selon une déclaration de Hassan Kettani, un des cheikhs de la salifiya au Maroc.
Les menaces de l’EIIL contre le Maroc prises très au sérieux
Deux vidéos, la première datant du 23 mai et la deuxième du 4 juillet inquiètent au plus haut point les autorités marocaines. Elles contiennent, en effet, des menaces contre le roi Mohammed VI ainsi que contre Mustapha Ramid, ministre de la justice et certains salafistes ayant délaissé leurs opinions radicales, comme Omar Hadouchi, Abdelouhab Rafiki, dit Abu Hafs, ou encore Hassan Kettani. Ces menaces n’ont pas épargné feu Abdessalam Yassine, fondateur du mouvement Al Adl Wal Ihssan (justice et bienfaisance) qualifié de polythéiste.
Les inquiétudes des autorités marocaines se sont accrues après l’annonce de l’instauration du "califat islamique". Le 4 juillet dernier, Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef ultra-radical de l’EIIL, proclamé calife par ses partisans, dont plusieurs chefs d’origine marocaine, avait appelé les musulmans de par le monde, dans un discours prononcé pendant la prière du vendredi, à Mossoul en Irak, à lui prêter allégeance.
Les services de sécurité marocains ont élevé le niveau d’alerte pour faire face aux pires éventualités. Pendant ce temps, une opération de grande envergure impliquant les services secrets de plusieurs pays arabes et européens, dont ceux du Maroc, en plus des services secrets américains, serait en cours afin de collecter et échanger des informations pouvant aider ces pays à déjouer les menaces de ce groupe qui s’appelle désormais l’Etat islamique (EI).