"La demande a littéralement explosé", assure le directeur général de RMO, la plus ancienne et la plus importante société de gardiennage du Maroc. Les déflagrations du 14 avril 2007 ont déclenché une avalanche de demandes.
Le 10 avril, trois kamikazes s’étaient fait exploser tandis qu’un quatrième était abattu par la police dans une zone déshéritée. Quatre jours plus tard, deux frères ont actionné leurs ceintures d’explosifs près d’une école et du consulat américains. Un policier a été tué et 45 personnes ont été blessés, dont neuf grièvement.
"Nous avons embauché 250 gardiens de plus durant le week-end qui a suivi la seconde série d’explosions. Samedi, ça a marché très fort : une dizaine de clients supplémentaires voulaient une protection".
Cette société, qui emploie normalement 5.000 agents de sécurité pour un chiffre d’affaires de 230 millions de dirhams (20,5 millions d’euros), soit une progression de 18% par rapport à 2005, affirme servir 800 clients dont les 400 plus grosses entreprises du pays.
Les entreprises américaines, celles qui distribuent des produits américains, ou celles qui ont une image très anglo-saxonne, sont passées au niveau d’alerte maximum, c’est à dire que la sécurité prime sur la productivité de l’entreprise.
"Les fax tombaient de tous les côtés. Ils émanaient d’entreprises et de particuliers très inquiets", assure Nadia Bekkali, directrice et actionnaire du groupe VIP Maroc. Située à une centaine de mètres du lieu des explosions du 14 avril, cette compagnie n’avait jamais connu une demande aussi forte.
"En une semaine, nous avons autant travaillé qu’en deux mois habituellement. En temps normal nous employons 700 personnes, mais nous avons accru nos effectifs de 5% à 8% pour faire face à la demande".
Au Maroc, les vigiles ne sont pas armés et aucune loi ne réglemente cette profession. N’importe qui peut s’improviser compagnie de sécurité, il suffit de réunir deux ou trois gars, une secrétaire et un local.