Issu d’une famille modeste, Ismail Essiari, un jeune étudiant originaire d’Agadir a eu un parcours des plus difficiles en France où il poursuivait ses études supérieures. Décédé le 12 mai, ce n’est que le 9 août que sa famille a appris la triste nouvelle. Paul Latouche, avocat des proches du jeune homme s’emploie à établir une sorte de chronologie, afin que sa famille puisse au moins savoir ce qui lui est arrivé. "Etudiant en L3 de physique-chimie à Orléans, Ismail Essiari vivait jusqu’en décembre 2019 en colocation dans le Loiret", fait-il savoir.
Le défunt qui souffrait d’une pathologie mentale liée à la schizophrénie a été interné à deux reprises à l’hôpital psychiatrique Georges Daumezon de Fleury-les-Aubrais en janvier et février. Pendant ce temps, le visa de l’étudiant est arrivé à expiration. Il a fait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) après sa sortie de l’hôpital. Pour sortir de cette situation, il a fait une demande de laissez-passer pour regagner le Maroc. France 3 rapporte que le consulat d’Orléans n’a pas confirmé la délivrance de ce laissez-passer. Ismail n’avait pas quitté la France.
Les forces de l’ordre l’interpellent le 5 mars en raison de l’OQTF après qu’il est sorti d’un nouveau séjour à l’hôpital psychiatrique. Il est à nouveau interné. Cette fois-ci au centre de rétention de Vincennes. L’Association de Service Social Familial Migrants (ASSFAM) l’a d’ailleurs rencontré. "On l’a rencontré le lendemain de son arrivée, il a ensuite fait une demande d’asile le 9 mars, qui a été rejetée le 12 mars", précise l’association. Il est remis en liberté le 17 mars en raison de l’impossibilité de maintenir les mesures d’éloignement pendant le confinement.
La suite ? Paul Latouche raconte que les pompiers de Seine-Saint-Denis l’ont retrouvé "dans le tram ou aux alentours d’un arrêt, ce n’est pas très clair". Il a été admis à l’hôpital de Saint-Denis. Les épreuves d’Ismail n’en finissent pas. Alors qu’il marchait en direction d’Orléans le 12 mai, il a été renversé par un camion. Il meurt sur le coup. Au dire de l’avocat de la famille, le ministère marocain des Affaires étrangères compte prendre en charge les frais du rapatriement du corps du défunt. "Ce rapatriement devrait avoir lieu dans les prochains jours, dès qu’un avion sera disponible", assure M. Latouche.