Espagne : imbroglio autour de l’âge d’un jeune Marocain

21 avril 2015 - 18h45 - Espagne - Ecrit par : Bladi.net

Un jeune marocain est au centre d’un imbroglio judiciaire en Espagne. Rafik a dû subir des examens médicaux très intimes pour déterminer son âge. De ces examens dépendaient son expulsion ou non vers le Maroc.

Après avoir réussi à rentrer en Espagne par la frontière de Melilla il y a quatre mois, le jeune Rafik a vécu dans la rue pendant plusieurs semaines avant que la police ne le transfère dans un centre pour mineurs, dans lequel il reste une dizaine de jours.

Il fugue ensuite et prend un bateau (seul et illégalement) à destination du sud de l’Espagne à Motril. De là, il est encore une fois interpellé par la police qui le transfère dans un centre pour mineurs. Rafik parvient encore une fois à s’enfuir pour aller à Madrid, ville dont il a toujours rêvé.

A Madrid, la même situation se produit. Il est une nouvelle fois arrêté par la police qui le transfère dans un centre pour mineurs non accompagnés. C’est là où cela se complique pour le jeune Marocain. Depuis une loi de 2009, tous les mineurs étrangers en situation irrégulière doivent subir différents examens médicaux pour définir leur âge. De cet âge dépend leur expulsion ou non vers leur pays d’origine. Ces examens sont pratiqués même si le jeune possède des papiers officiels de son pays.

Alors c’est 17 ans ou 19 ans ?

Dans le cas de Rafik, deux examens médicaux sont pratiqués et qui sont contradictoires. Un examen médical du poignet révèle qu’il est mineur alors qu’un examen des dents et des organes génitaux atteste qu’il est majeur (19 ans), donc susceptible d’être expulsé vers son pays d’origine, le Maroc.

La justice se base donc sur l’examen qui atteste que le jeune Rafik a bien 19 ans, même si entre entre-temps le Maroc envoie un acte de naissance officiel sur lequel est inscrit son âge, c’est à dire 17 ans.

Avec la décision de la justice qui affirme donc qu’il a 19 ans, Rafik est transféré dans un centre de rétention pour être expulsé, sauf que la police découvre que le jeune homme était déjà inscrit dans leur registre avec un autre identifiant (Identifiant national des étrangers) dans lequel il est mineur. Deux services s’opposent donc : la justice qui considère qu’il est majeur (19 ans) et la police qui détient un registre dans lequel il est mineur (17 ans).

La réponse à cette situation devrait être donnée dans les jours qui viennent par le Tribunal supérieur de justice de Madrid, qui doit statuer sur ce contentieux administratif et décider si le jeune Rafik sera expulsé ou non au Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Madrid - Droits et Justice - Melilla - Expulsion

Aller plus loin

Espagne : un pilote de Royal Air Maroc refuse d’embarquer un clandestin menotté

Un pilote de la compagnie marocaine Royal Air Maroc a refusé l’accès à son avion à deux policiers espagnols accompagnés d’un clandestin subsaharien qui devait être expulsé dans...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Des Marocains à la rue : la détresse d’une famille en Espagne

Un couple marocain et ses trois filles mineures âgées de 12, 8 et 5 ans sont arrivés clandestinement à Pampelune en provenance du Maroc il y a un mois, cachés dans une remorque chargée de légumes. Sans ressources ni aide, ils sont à la rue depuis...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.