Après avoir réussi à rentrer en Espagne par la frontière de Melilla il y a quatre mois, le jeune Rafik a vécu dans la rue pendant plusieurs semaines avant que la police ne le transfère dans un centre pour mineurs, dans lequel il reste une dizaine de jours.
Il fugue ensuite et prend un bateau (seul et illégalement) à destination du sud de l’Espagne à Motril. De là, il est encore une fois interpellé par la police qui le transfère dans un centre pour mineurs. Rafik parvient encore une fois à s’enfuir pour aller à Madrid, ville dont il a toujours rêvé.
A Madrid, la même situation se produit. Il est une nouvelle fois arrêté par la police qui le transfère dans un centre pour mineurs non accompagnés. C’est là où cela se complique pour le jeune Marocain. Depuis une loi de 2009, tous les mineurs étrangers en situation irrégulière doivent subir différents examens médicaux pour définir leur âge. De cet âge dépend leur expulsion ou non vers leur pays d’origine. Ces examens sont pratiqués même si le jeune possède des papiers officiels de son pays.
Alors c’est 17 ans ou 19 ans ?
Dans le cas de Rafik, deux examens médicaux sont pratiqués et qui sont contradictoires. Un examen médical du poignet révèle qu’il est mineur alors qu’un examen des dents et des organes génitaux atteste qu’il est majeur (19 ans), donc susceptible d’être expulsé vers son pays d’origine, le Maroc.
La justice se base donc sur l’examen qui atteste que le jeune Rafik a bien 19 ans, même si entre entre-temps le Maroc envoie un acte de naissance officiel sur lequel est inscrit son âge, c’est à dire 17 ans.
Avec la décision de la justice qui affirme donc qu’il a 19 ans, Rafik est transféré dans un centre de rétention pour être expulsé, sauf que la police découvre que le jeune homme était déjà inscrit dans leur registre avec un autre identifiant (Identifiant national des étrangers) dans lequel il est mineur. Deux services s’opposent donc : la justice qui considère qu’il est majeur (19 ans) et la police qui détient un registre dans lequel il est mineur (17 ans).
La réponse à cette situation devrait être donnée dans les jours qui viennent par le Tribunal supérieur de justice de Madrid, qui doit statuer sur ce contentieux administratif et décider si le jeune Rafik sera expulsé ou non au Maroc.