
Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a réussi à déjouer un plan terroriste dangereux visant le Maroc, commandité par un haut dirigeant de Daech dans la région du Sahel.
Des opérations de perquisition et une campagne d’arrestations se poursuivaient, hier à Casablanca, dans les rangs de la nébuleuse intégriste.
Après Tanger, c’est à Casablanca et notamment dans les mêmes quartiers où ont été recrutés les kamikazes du 16 mai 2003, qu’ont eu lieu ces opérations de police, qui ont débuté, vendredi dernier, et se sont poursuivies durant cette semaine, indique une source proche des enquêtes.
Ces opérations ont permis l’arrestation de plusieurs individus recherchés dans le cadre des investigations entamées au lendemain des actions terroristes de Casablanca et qui ne sont jamais arrêtées, ajoute la même source. Cette dernière ne précise ni le nombre des individus arrêtés, ni leur identité et se limite à les qualifier d’“importants suspects”.
Menées en coordination entre les différents services de la sûreté nationale, de la gendarmerie Royale et de la Direction de surveillance du territoire (DST), ces opérations ont donné lieu à des perquisitions dans de nombreuses maisons à Douar Skouila et Chichane.
Tous les suspects arrêtés seraient membres des réseaux se réclamant de la Salafia Jihadia ayant perpétré les attentats du 16 mai 2003.
Outre les enquêtes, les procès en particulier devant la Chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca se sont aussi poursuivis avec notamment cette semaine, un verdict de 20 ans de prison ferme à l’encontre de deux individus. Les dénommés Adnane Rafiq et Youssef Kabli ont été condamnés pour constitution de bande criminelle, participation à un meurtre prémédité, dissimulation de cadavre et vol qualifié.
Ils étaient suspectés d’être membres des groupes ayant participé aux séries d’actions criminelles menées pour financer par le vol les actions terroristes.
Plus directement liés avec les attentats de Madrid, les autorités n’ont pas confirmé hier le fait que Mejjati ferait l’objet parmi six individus d’un mandat d’arrêt international, communiqué par les autorités judiciaires espagnoles. Ces dernières maintiennent cependant Mejjati comme l’élément central des attentats.
Parmi les six individus objet des mandats figurent cinq Marocains et un Tunisien, désormais connu sous le nom de Sarhane Ben Abdelmajid surnommé le “Tunisien”.
Il est considéré par le juge d’instruction Juan Del Olmo, comme étant “un élément dirigeant et coordonnateur des diverses personnes impliquées”.
Les Marocains sont Jamal Ahmidane alias le “Chinois” ou “Mawkli”, Saïd Berraj, Abdenbi Kounjaa alias “Abdallah”, et les frères Akcha Mohamed et Rachid.
Les autorités espagnoles ont par ailleurs arrêté un nouveau suspect sous le nom d’Othman El Gnaoui, sans aucune précision sur ses liens avec le dossier ou sur les conditions de son identification.
Avec cette arrestation, la liste des personnes mises sous les verrous dans le cadre de l’instruction du dossier des attentats du 11 mars de Madrid se fixe à 24 arrestations.
Par ailleurs, un ressortissant marocain a été de nouveau relaxé et deux autres ont été présentés au juge d’instruction hier. Mustapha Ahmidane a été libéré dans la nuit de mercredi à jeudi, après une audition chez le juge Del Olmo. Il aurait indiqué au magistrat ne pas avoir de liens étroits avec son frère Jamal Ahmidane objet de l’un des mandats d’arrêt internationaux.
Le magistrat devait interroger, entre autress suspects, les dénommés Fouad Al Mourabite et Othmane El Gnaoui.
Le constat qu’on peut faire au fur et à mesure des investigations sur les attentats du 11 mars 2004, à Madrid, c’est que cela relance aussi les investigations sur ceux du 16 mai 2003 à Casablanca.
Les services de renseignement et de sécurité de plusieurs pays, accélèrent les procédures concernant les démarches entreprises par les autorités marocaines, depuis des mois sans suites sérieuses.
On a vu la Grande-Bretagne donner un coup de pied dans la fourmilière intégriste qui grouille dans ce qui est appelé depuis longtemps de “Londonstane”.
C’est au tour du Danemark, avec la publication hier d’une information, selon laquelle les autorités danoises ont arrêté un ressortissant marocain, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international de la part de la justice marocaine depuis longtemps.
L’individu en question, dont l’identité n’a pas été révélée, se trouvait dans une ferme avec d’autres individus quand les forces de police ont entamé leur opération raflant tout le monde. L’un des individus relâchés par la suite est Espagnol.
Liberation.ma - Karim Mariami
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