Enlèvement d’enfants au Maroc : des soupçons de sorcellerie et de rituels ?

15 juin 2024 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Les enlèvements d’enfants persistent dans le sud-est du Maroc. Le dernier en date est celui d’un élève scolarisé dans un collège dans la ville de Boudnib, située à 90 km de la province d’Errachidia. Il a été enlevé juste après être sorti de l’établissement scolaire.

L’enlèvement a eu lieu cette semaine. Sorti du collège, un élève a été enlevé avant d’être drogué et emmené inconscient par le ravisseur. Selon des sources locales, le ravisseur, dont l’identité reste inconnue, a pris des quantités de sang de l’enfant dans un endroit isolé avant de le libérer. L’élève est ensuite rentré chez lui. Sa famille avait entre-temps signalé son enlèvement à la Gendarmerie royale. Celle-ci mène une enquête pour élucider cette affaire. À en croire la famille, l’enfant n’a subi aucune agression physique ou sexuelle. S’appuyant sur cette déclaration, les habitants ont, eux aussi, émis l’hypothèse selon lequel le ravisseur aurait agi à des fins de sorcellerie ou de magie. Ils le soupçonnent d’appartenir à des bandes cherchant des trésors en utilisant le sang des « enfants zouhris » dans leurs croyances. Ibrahim Razkou, président de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme, section de Zagora, qui affirme que le « phénomène de l’enlèvement d’enfants s’est étendu, ces dix dernières années, sur l’ensemble du territoire de la région de Drâa-Tafilalet, et dans la région du sud-est en général » n’est pas de cet avis.

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Dans une déclaration au site Al3omk, Razkou estime qu’il ne faut pas toujours penser que l’enlèvement d’enfants est destiné à les utiliser dans des rituels de magie, de sorcellerie ou dans la recherche de trésors dans les terrains isolés, sous les tombes et les mausolées. Les gangs pourraient les enlever « dans le but de vendre leurs organes ou de les utiliser comme bergers dans des zones très éloignées de leur lieu de résidence », a-t-il souligné. Face à la répétition de ce phénomène, il appelle à « activer un mécanisme d’alerte précoce lors de la survenance de tout phénomène de ce genre, étant donné que ce mécanisme ne concerne pas uniquement les catastrophes naturelles, mais aussi les catastrophes qui menacent la sécurité humaine, comme l’enlèvement d’enfants. »

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La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avait lancé, en mars dernier,dans le cadre d’un partenariat avec « Meta », propriétaire de Facebook, le système « Enfant Disparu », un système en rapport avec ce mécanisme d’alerte précoce, afin d’aider à retrouver les enfants disparus signalés ou des enfants disparus dans des circonstances mystérieuses. Le président de la section de Zagora de l’Association marocaine des Droits de l’Homme mise également sur la partition des établissements éducatifs à qui il demande d’organiser des séances de sensibilisation pour les élèves « sur ce sujet, afin d’éviter qu’ils ne soient tentés de quelque manière que ce soit. »

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