En Belgique, la discrimination touche aussi la justice

La discrimination en Belgique ne se limite pas à l’emploi, à l’école, au logement et aux distractions. Elle touche même la justice, d’après le cas d’un détenu marocain, condamné à 19 ans pour des délits mineurs et qui continue à croupir en prison depuis plus de 17 ans, selon "La Dernière Heure".

Malgré un avis unanime rendu 35 fois par la conférence du personnel de la prison de Mons (Sud), recommandant sa libération, Abdelkrim Dehmani "sera le cas exceptionnel en Belgique d’un détenu qui, condamné à 19 ans, purgera ses 19 ans jusqu’à La Dernière Heure, le 31 mars 2007", commente la journal qualifiant cette situation "d’ubuesque".

Dehmani, 46 ans, a été victime d’une succession de condamnations pour de petits trafics de drogue qui, additionnées, l’ont conduit derrière les barreaux depuis 1988. Un bon avocat aurait plaidé l’absorption et Abdelkrim aurait été "condamné en tout et pour tout à huit ans", estime le journal.

Ce dernier cite les cas, noms à l’appui, d’une dizaine de Belges condamnés pour crimes de sang. L’un d’eux a été condamné à perpétuité pour "un des meurtres les plus horribles jamais commis en Belgique : sa perpète a été ramenée à 27 ans et (il) a été libéré en mars 1995, après avoir purgé 10 ans", raconte le quotidien.

En 2004, Abdelkrim épouse en prison Marie-Andrée qu’il connaît depuis 1979. Le fait d’épouser un ressortissant belge facilite l’obtention de la nationalité... à une condition : que le couple apporte la preuve de trois années de cohabitation. Evidemment impossible en prison.

Depuis 17 ans et trois mois de détention, Abdelkrim a appris les langues. "Les services compétents ont dit 35 fois depuis juin 2002 que cet homme avait fait la preuve d’amendement ainsi que de bonnes perspectives de réinsertion sociale et de reclassement professionnel".

Son avocate parle "d’absurdité et affirme que s’il avait été belge, son client serait dehors depuis des années", conclut le journal.

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