Les élèves immigrés à la traîne à l’école

30 avril 2009 - 02h00 - Belgique - Ecrit par : L.A

Les jeunes d’origine étrangère affichent des performances scolaires très inférieures à celles des Belges, selon une étude commanditée par la Fondation Roi Baudouin.

Les résultats scolaires des élèves issus de l’immigration sont nettement plus mauvais que ceux des élèves d’origine belge, tant en Flandre qu’en Communauté française. Pire : « Aucun autre pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l’immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d’origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé ».

Cet accablant constat résume une étude que vient de réaliser une équipe de sociologues de l’ULB (1) sous l’égide de la Fondation Roi Baudouin. Ils se fondent sur les résultats de la dernière enquête Pisa de l’OCDE, qui mesure les performances scolaires en lecture, mathématiques et sciences des élèves de 15 ans dans 57 pays.

En maths par exemple, les jeunes francophones obtiennent une moyenne de 510 aux tests Pisa (500 est la moyenne OCDE), ce qui n’est déjà pas brillant ; mais les élèves d’origine étrangère atteignent à peine 444 (deuxième génération) et 406 points (primo-arrivants), ce qui est catastrophique.

Plus révélateur encore : la comparaison des résultats en maths et en lecture. Dans l’enquête Pisa, sur une échelle de 0 à 6, le niveau 2 est considéré comme le seuil minimal de compétences requis pour pouvoir s’insérer normalement dans la vie professionnelle. Or, pour les maths, 18% des élèves autochtones, 36% des immigrés de la deuxième génération et 53% des primo-arrivants n’atteignent pas ce niveau en Communauté française.

En lecture, 21% des élèves autochtones francophones connaissent de graves lacunes. Ce pourcentage atteint 35% pour les jeunes immigrés de la deuxième génération et 50% pour les immigrés plus récents.

En cause ? L’étude identifie plusieurs facteurs dont les effets se combinent. Les plus déterminants : la langue parlée à la maison et le niveau socio-économique des parents. Mais ces facteurs n’expliquent pas tout. « Les facteurs institutionnels jouent un rôle crucial, en particulier dans un système scolaire tel que celui de la Belgique, caractérisé par le modèle de séparation et par une organisation sous forme de quasi-marché », expliquent les auteurs de l’étude. Conséquence : une « ségrégation scolaire extrêmement prononcée en Belgique », à la fois socio-économique et ethnique, qui exerce un impact négatif considérable sur les performances scolaires.

(1) L’ascenseur social reste en panne, Centre de recherche METICES et Groupe d’Etudes sur l’Ethnicité, le Racisme, les Migrations et l’Exclusion (ULB)

Source : Le Soir.be - Philippe Berkenbaum

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