Déjà, des progrès sont notés de part et d’autre. Ainsi, la ville de Tanger devrait bénéficier, au plus tard en 2009, d’une interconnexion électrique avec la Tunisie, via l’Algérie. « Alors, une interconnexion de 400 kilovolts (KV) reliant la ville du détroit à la frontière algéro-tunisienne sera opérationnelle », explique Younès Mâamar, directeur général de l’Office national de l’électricité (ONE). Et d’ajouter qu’entre le Maroc et l’Algérie, la capacité de connexion sera multipliée par six pour passer de 200 à 1200 MW.
Par ailleurs, cette coopération offre de nouvelles perspectives. En effet, l’interconnection du Maghreb permettra de dépasser le stade actuel de secours mutuels instantanés. « Et cela contribuera à créer un véritable marché maghrébin et à développer des accords commerciaux à plus long terme avec l’Europe », soulignent les participants. Pour l’instant, l’interconnexion au Maghreb ne concerne que ces trois pays. La Libye devrait bientôt s’arrimer au projet, mais cela sera plus long pour la Mauritanie où le taux d’électrification dépasse à peine les 30% en milieu urbain.
Aujourd’hui, selon la partie algérienne, la coopération avec le Maroc est tout bénéfice. En effet, les décalages horaires, mais surtout ceux dans les week-ends, permettent des complémentarités parfaites entre les réseaux des deux pays. « L’Algérie peut fournir de l’électricité au Maroc les jeudis et vendredis, jours non ouvrables, et demander à son tour de l’énergie électrique les samedis et dimanches », indique Noureddine Bouterfa, directeur de la Sonelgaz, en charge de la production et distribution d’électricité en Algérie. Société qui a signé plusieurs contrats avec l’ONE.
C’est aussi à travers le Maroc que l’Algérie compte vendre de l’électricité à son partenaire espagnol.
Mais les perspectives de développement de la production ne sont pas très claires. Selon Bouterfa, le marché de l’équipement a été complètement bouleversé ces deux dernières années. Et le nombre d’équipementiers capables de produire les biens nécessaires s’est rétréci « comme une peau de chagrin ». Conséquence de cette forte demande, des délais de satisfaction plus longs et un service plus cher.
Economie d’énergie
Pour le Maroc, il est important d’économiser l’énergie. L’Office national de l’électricité a déjà identifié plusieurs solutions. Notamment l’utilisation des lampes à basse consommation. Leur généralisation permettra d’économiser près de 450 MW par an, l’équivalent d’une centrale électrique de taille moyenne.
Par ailleurs, l’Office a lancé, en 2006, l’opération Inara qui vise à remplacer à terme plus de cinq millions de lampes à incandescence par des ampoules économiques.
L’Economiste - Ali Abjiou