Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Le nombre de coopératives a augmenté en 2006. Les statistiques viennent de tomber... avec un très grand retard. L’année 2006 a été riche en création de coopératives. Peut-être doit-on y voir un sursaut solidaire après une prise de conscience tardive des bienfaits de l’économie sociale ? Pas sûr en fait. Il y a, certes 5.276 nouvelles coopératives nouvelles, ce qui représente, une hausse de 9,3% par rapport à 2005, mais cette faible évolution ne permet guère de conclure à l’existence d’une véritable politique en la matière.
Si l’Office de développement de la coopération (ODECO) veut bien y trouver « la place non négligeable qu’occupe le secteur coopératif dans les programmes de développement économique et social », il n’en demeure pas moins que la prise de l’économie sociale reste très faible au Maroc.
Néanmoins, une évolution positive laisse entrevoir des lendemains meilleurs, c’est déjà important.
Les statistiques de l’ODECO révèlent par ailleurs que 270.000 emplois sont créés dans des coopératives disposant d’un capital global de près de 6 milliards de dirhams, générant une masse salariale de 440 millions de dirhams. Les adhérents sont au nombre de 324.000.
L’analyse par secteurs indique que c’est toujours l’agriculture qui détient la première place dans la sphère coopérative avec 3.283 coopératives, soit 62,2% de l’ensemble des coopératives créées en 2006. Suivent les coopératives d’habitat avec 16,7% et celles opérant dans l’artisanat avec 11,8%.
Les coopératives en relation avec les produits agricoles à forte valeur ajoutée se portent bien. L’exemple de l’argan est assez significatif puisque le nombre des coopératives est passé de 43 à 97 entre 2004 et 2006.
Quant aux autres secteurs (la forêt, la pêche, le transport, la consommation, le commerce de détail...) l’ODECO affirme qu’ils ne représentent ensemble que 7,3% des coopératives créées à l’échelle nationale.
On constate également à la lecture des statistiques de l’ODECO que la région Souss-Massa-Darâa a enregistré le plus grand nombre de créations avec 12% du total des coopératives créées en 2006. Les régions de Doukkala-Abda (11%), l’Oriental (10%), Meknès-Tafilalet (9%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (8,6%) et Marrakech-Tensif Al Haouz (8%).
Par ailleurs, l’Office note que les femmes ont été très dynamiques en créant 528 coopératives en 2006 au lieu de 376 en 2004, soit une augmentation de 40%. De manière générale, les coopératives féminines représentent 10% de l’effectif total des coopératives marocaines.
Toutefois, à comparer le secteur de l’économie sociale marocain avec ceux de pays développés (Belgique, Canada, France, Italie, Espagne...), il faut bien reconnaître que le secteur reste très faible aussi bien en terme d’effectifs qu’en terme de produits de financements. De grandes possibilités existent dans le domaine du crédit mutuel, de l’épargne solidaire, notamment.
Reste à signaler un point important. Nous sommes à la fin de 2007 et les statistiques publiées sont relatives à 2006. En plus elles font la comparaison entre 2006 et 2004, sans passer par 2005. Serait-ce pour gonfler l’évolution ?
Le Reporter - Hakim Arif
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