Ghita Mezzour, ministre déléguée en charge de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, a démenti l’acquisition d’une voiture de luxe pour 2,48 millions de dirhams et d’une autre pour 1,27 MDH.
« SI les progrès effectués en administration électronique sont indéniables, le chemin à parcourir est encore long. On est en retard par rapport à d’autres pays arabes ». Lors du quatrième forum sur l’administration électronique, Ahmed Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a été catégorique. Le Maroc accuse un sérieux retard en matière de e-gouvernement.
En cause, l’absence notamment d’une instance centrale, ainsi que la faiblesse des infrastructures. D’où l’urgence de revoir la stratégie étatique en ce domaine.
À cet égard, le gouvernement a élaboré un plan stratégique pour la période 2009-2013. Plusieurs piliers sont prévus dont la création de pôles d’excellence, le soutien aux petites et moyennes entreprises, ainsi que la progression de l’Internet à haut débit. La création d’un conseil national des technologies de l’information et de la communication (TIC) est également envisagée. Un décret à ce sujet serait en cours d’élaboration.
Il ne faut cependant pas perdre de vue les progrès déjà accomplis en ce domaine. À ce titre, Mohamed Abbou, ministre de la Modernisation des secteurs publics, a rappelé l’avancement effectué dans plusieurs chantiers, parmi lesquels le paiement électronique de l’IS ou encore le développement de la CIN biométrique. Ces avancées sont notamment la conséquence du programme Idarati, concocté pour la période 2005-2008.
Néanmoins, le développement des services en ligne requérant des compétences techniques avancées, des partenariats avec le secteur privé sont nécessaires. Mohamed Horani, président de l’Apebi (Association des professionnels des technologies de l’information), l’a bien souligné, tout en insistant sur l’importance de la synchronisation public-privé, ainsi que du dialogue intra-administratif. En outre, « La création de consortiums, afin de permettre l’émergence de champions nationaux, est également souhaitable, car les entreprises marocaines sont des PME pour la plupart », indique Horani.
Une fois l’aspect technique maîtrisé, un problème de taille se pose, celui de l’accessibilité du citoyen aux services électroniques. 80% des communes marocaines étant rurales, la culture des TIC y est quasiment inexistante. Par ailleurs, « il est difficile de donner la priorité aux TIC quand on a une voirie en mauvais état, ou des lampadaires qui ne fonctionnent pas », indique Youness Sekkouri Oubahessou, directeur de programme à la Direction générale des collectivités locales, avant d’insister sur le développement d’une mutualisation des infrastructures ainsi qu’un business plan sur la logique des e-services.
Source : L’Economiste - A. B.
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