Les attentats de Marrakech ont été commis soit par Al Qaïda, qui aurait voulu venger les salafistes marocains, soit par le Polisario ou par des groupes de pression avec pour but de bloquer le processus de réformes en cours au Maroc, a expliqué Driss Ben Ali, économiste marocain, au site d’information Rue89.
Spécialiste du Maghreb, le professeur Ben Ali estime qu’il faut renforcer le front interne du pays pour "permettre au Maroc de traverser cette zone de turbulences sans trop de dégâts", rappelant au passage les principales avancées réalisées par le Maroc depuis le discours royal du 9 mars dernier.
Le Maroc émet aujourd’hui des signaux positifs qu’il faut conforter pour aller jusqu’au bout des réformes, et ne pas commettre l’erreur fatale de "tuer l’espoir dans ce pays", explique Ben Ali qui pense qu’une "répression aveugle" pourrait conduire le Maroc vers des horizons inconnus.
Les partis politiques qui occupent la scène nationale n’ont plus aucune crédibilité. Le Parti Justice et Développement (PJD), "qui est un parti makhzénien" est à afficher sur la même enseigne, renchérit Ben Ali, qui estime que le Mouvement du 20 février est "hétérogène" et devrait déboucher sur une organisation avant d’être absorbé par des opportunistes.
Ben Ali, qui considère que le Makhzen est une "structure archaïque mais très sophistiquée", pense que le Maroc a plus d’acquis que l’Algérie et la Tunisie et que le pays devrait poursuivre le processus des réformes pour que l’exception marocaine puisse aboutir.
Pour éviter que le Maroc ne soit ravagé par une tempête, il ne faut surtout pas briser l’élan en cours, conclut Ben Ali, qui estime que l’avenir du Maroc dépend avant tout d’une bonne constitution.