Le directeur général de la Halde, Marc Dubourdieu, estime que ce chiffre n’est que la partie émergée de l’iceberg, dans la mesure où la plupart des victimes de discriminations n’entreprennent pas une telle démarche.
Les candidats au patronyme maghrébin et les seniors reçoivent trois fois moins de réponses de la part des entreprises qu’une personne dont le nom et le prénom attestent d’une ascendance française, alors qu’un candidat en situation de handicap récolte deux fois moins de retours.
Les choses ont commencé à bouger depuis la création en 2005 de la Halde, qui interroge chaque année les grandes entreprises sur leurs bonnes pratiques. "Les retours sont beaucoup plus fournis quantitativement et qualitativement", observe la Halde, précisant que sur 175 entreprises recensées, près de 80 ont conclu des accords sur la diversité et 18 sont allées jusqu’à organiser des opérations de testing.
Un grand groupe français a par exemple investi plus de 2 millions d’euros pour réduire de 6% à 1,5% l’écart salarial hommes-femmes. et dans certaines entreprises, les candidats aux postes de cadres sont désormais jugés sur la base de mises en situation, et non sur leur seul CV.
Selon un sondage réalisé pour le compte de la Halde, 25% des Français se disent avoir été victimes d’au moins une discrimination dans le cadre de leur vie professionnelle. Dans les entreprises de plus de 5.000 salariés, ils sont plus nombreux (31%), précisent les auteurs de cette enquête, ajoutant que 69% des personnes sondées estiment que les initiatives en faveur de l’égalité et de la diversité peuvent contribuer à améliorer le climat social.