Treize personnes ont été arrêtées par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), jeudi dernier. Soupçonnés d’être partisans de l’organisation terroriste « État islamique », les individus ont été arrêtés lors d’opérations menées dans...
Rabat a promis dimanche une issue rapide à l’enquête sur les attentats de Casablanca, dont les premiers éléments indiquent que certains kamikazes marocains étaient revenus récemment de l’étranger et étaient liés à un groupe islamiste marocain interdit.
Le Maroc sera en mesure de faire la lumière "dans de brefs délais" sur les attentats qui ont fait 41 morts et une centaine de blessés vendredi à Casablanca, a assuré à l’AFP le ministre marocain de la Communication Mohammed Benabdellah, porte-parole du gouvernement.
Certains kamikazes marocains qui ont perpétré ces attentats étaient "récemment venus d’un Etat étranger", a déclaré à la télévision nationale le ministre marocain de la Justice, Mohamed Bouzoubâa, sans préciser de quel Etat il s’agissait.
"Ces kamikazes ont un rapport avec un groupe marocain qui se fait appeler Assirat Al Moustaqim (Le Droit chemin), objet d’une affaire en cours d’instruction à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca", a ajouté M. Bouzoubaâ.
Les autorités marocaines ont d’ores et déjà acquis la conviction que la cellule de 14 terroristes qui ont perpétré les attentats, dont 13 ont été tués, est "rattachée à un réseau international", a indiqué M. Benabdellah. Il est "prématuré" d’affirmer qu’il s’agit du réseau Al-Qaïda d’Oussama ben Laden, a-t-il ajouté.
Les auteurs des attentats sont "de jeunes commandos" âgés d’une vingtaine d’années, a précisé M. Benabdellah.
Plus de trente arrestations ont été opérées au Maroc dans le cadre de l’enquête au cours d’un coup de filet dans les milieux intégristes.
Le ministre marocain de l’Intérieur Mostapha Sahel s’était déjà félicité samedi des "progrès rapides" de l’enquête, révélant notamment que les attentats ont été perpétrés par une cellule composée de 14 membres, répartis en cinq groupes.
Les attaques perpétrées vendredi dans le centre-ville de Casablanca, à la bombe et à la voiture piégée, ont visé des cibles juives et des établissements fréquentés par des étrangers. La majorité des victimes sont de nationalité marocaine, ont indiqué les responsables marocains.
Trois Français y ont aussi trouvé la mort et un quatrième a été blessé, trois Espagnols ont été tués et quatre blessés, selon des sources diplomatiques. Un ressortissant italien a également été tué.
Le ministre de l’Intérieur a indiqué samedi que parmi les 13 kamikazes tués, six corps ont pu être identifiés - tous marocains -, les sept autres étant "en cours d’identification".
Des experts français et espagnols sont arrivés à Casablanca où ils ont rejoint la police marocaine pour participer à l’enquête, a-t-on appris dimanche de sources concordantes à Casablanca.
Le président américain George W. Bush a offert samedi au Maroc l’aide des Etats-Unis pour la recherche des terroristes.
Le roi Mohammed VI du Maroc s’est rendu dimanche sur les lieux des attentats de Casablanca. Samedi, il était déjà allé dans la métropole marocaine pour "prendre la juste mesure du drame".
"Ces actes terroristes visent à saper les fondements millénaires de notre société", a indiqué le Palais royal, ajoutant que les attentats "sont l’oeuvre d’un réseau international de terrorisme contre lequel le Maroc est déterminé à sévir sans merci".
Deux voitures piégées ont explosé vendredi soir à Casablanca dans des rues du centre ville - devant l’Hotel Farah (plus connu comme hôtel Safir, son ancien nom), et devant le Cercle de l’alliance israélite.
Un autre attentat a eu lieu, au même moment, près du consulat de Belgique situé en face d’un restaurant italien, mais le ministère belge des Affaires étrangères a écarté, "à ce stade", l’hypothèse que son consulat général en ait été la cible.
Presque simultanément, des bombes avaient explosé dans le restaurant de la Casa Espana (Maison d’Espagne), un cercle hispanique où ont péri près d’une vingtaine de personnes, et non loin d’un ancien cimetière juif proche de l’ancienne Medina.
Le chef du réseau Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, avait cité en février dernier le Maroc, allié traditionnel des Etats-Unis dans le monde arabe, parmi les pays arabes "apostats" dans une cassette sonore qui lui avait été attribuée.
En mai 2002, des membres d’une "cellule dormante" d’Al-Qaïda, dirigée par trois Saoudiens, avaient été arrêtés par la police marocaine, soupçonnés d’avoir préparé des attentats dans le pays et contre des navires de l’OTAN dans le détroit de Gibraltar.
AFP
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