"J’ai toutes les raisons de douter de la véracité des faits rapportés" sur le démentèlement d’un réseau d’Al Qaïda au Maroc, a déclaré à l’AFP Nadia Yassine, fille du cheikh Abdessalam Yassine, le chef de cette influente organisation islamiste, "tolérée" mais non reconnue officiellement par les autorités.
Selon Mme Yassine, les autorités marocaines "veulent faire plaisir aux américains" et l’affaire du coup de filet contre un réseau "dormant" d’Al Qaïda préparant des attentats terroristes apparaît comme "un alibi des Etats-Unis pour être présents" au Maroc.
Nadia Yassine a rappelé que son organisation "s’est toujours opposée à la violence" comme moyen politique, assurant qu’elle n’entretenait "aucun lien" avec l’organisation d’Oussama ben Laden dont l’importance est "volontairement exagérée par les Etats-Unis et leurs acolytes".
Le ministère marocain de l’Intérieur avait confirmé mardi le démantèlement par les services de sécurité, à la mi-mai, d’une "cellule d’Al Qaïda" qui préparait des "actes terroristes" dans le pays et contre des navires occidentaux dans le détroit de Gibraltar.
"Je suis très suspicieuse par rapport aux Etats-Unis et ce n’est pas la première fois qu’on annonce un grand événement à chaud et qu’on se rétracte par la suite", relève Nadia Yassine.
Elle a par ailleurs indiqué que son mouvement n’a pas été l’objet de tracasseries particulières en relation avec le coup de filet contre les saoudiens présumés membres d’Al Qaïda.
"Les autorités ne peuvent pas s’en prendre à notre mouvement qui est, de fait, le garant d’un certain équilibre au Maroc", a ajouté Mme Yassine, assurant que sa démarche non-violente est "à l’opposé" de celle d’Al Qaïda, mais non sans rappeler qu’elle vise à "saper doucement le système".
Source : AFP