Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.
Le Maroc a rendez-vous, dans trois semaines, avec les premières élections législatives sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour l’élection des membres de la Chambre des Représentants, une échéance sur laquelle le peuple marocain fonde de grands espoirs pour mettre le Royaume sur les rails de la mise à niveau politique, économique et sociale globale.
L’organisation d’élections transparentes et régulières, loin de toute vision politicienne étriquée et rompant avec les expériences passées, est à même de renforcer le processus démocratique, avec l’émergence d’institutions crédibles, et de permettre une réconciliation entre le citoyen et l’action politique.
Dans cet esprit, la nécessité de la mise à niveau politique du Maroc, parallèlement à sa mise à niveau économique et sociale, a toujours été le souci majeur de Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis son accession au trône « La mise à niveau politique du Maroc requiert une démarche empreinte de noblesse face aux élections », a dit le Souverain, émettant le souhait que « la démocratie soit le véritable vainqueur de ces élections ».
Ce rendez-vous électoral, le premier à l’aube de ce 3ème millénaire, se tient dans les délais prescrits par la Constitution et dans un contexte nouveau : nouveau paysage partisan, adoption d’une loi organique de la Chambre des Représentants, révision des listes électorales, consensus sur le code électoral et la liste nationale.
Au niveau du paysage politique, plusieurs formations ont vu le jour, ce qui laisse présager de nouvelles alliances électorales. Ce foisonnement de partis menace toutefois le paysage politique d’émiettement, et constitue aussi un obstacle à l’émergence de deux pôles politiques solides, socle de toute démocratie stable. Feu SM le Roi Hassan II avait en effet estimé que ce nombre pléthorique de partis politiques ne sert nullement l’intérêt du pays, souhaitant voir le Maroc doté de deux grands pôles politiques pour favoriser l’alternance politique.
Quant aux sans appartenance politique désirant prendre part aux élections, la loi stipule qu’ils doivent justifier d’un programme électoral écrit et d’un relevé des sources de financement de leurs campagnes électorales en plus d’un document comprenant 500 signatures de membres des deux Chambres du Parlement, de conseils de régions, de collectivités locales et de Chambres professionnelles.
L’une des nouveautés de ces échéances est l’adoption d’un nouveau système électoral basé sur le mode de scrutin de liste à la proportionnelle aux plus forts restes pour l’élection de 325 membres de la Chambre des Représentants répartis sur 91 circonscriptions électorales, dont 30 femmes dans le cadre de la liste nationale. Le seuil d’éligibilité est de 3% des voix exprimées pour avoir droit à la répartition des sièges.
De l’avis de beaucoup d’analystes, ce mode de scrutin permettra une concurrence électorale sur la base de programmes présentant des réponses à plusieurs questions et dossiers qui préoccupent le peuple marocain qui aspire à relever les nombreux défis politiques, économiques et sociaux. Dans ce contexte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a dit : « aussi attendons-nous des partis politiques une véritable émulation dans la formulation de programmes de gouvernement qui soient réalistes et réalisables, assortis de moyens de financement bien définis et de calendriers précis pour leur réalisation. Ces programmes doivent apporter des réponses aux questions fondamentales qui se posent à la nation et aux préoccupations quotidiennes du citoyen ».
Ce nouveau scrutin permettra également d’éviter les inconvénients de l’ancien système, en mettant fin au pouvoir de l’argent et en imposant aux partis politiques de présenter des candidats compétents, ce qui permettra d’injecter du sang nouveau dans la vie parlementaire du pays.
Si la gent féminine n’a pas la représentativité qui doit être la sienne en tant que moitié de la société, les prochaines élections prévoient une liste nationale de 30 femmes, ce qui a été qualifié, par les organisations féminines, de victoire pour la femme marocaine, absente de la scène politique pendant des décennies.
Les quartiers généraux des partis politiques qui vont participer aux prochaines élections ont connu un mouvement inhabituel avant l’arrêt définitif des listes.
Ce mouvement a parfois pris des allures d’altercations et de prises de bec, aboutissant dans d’autres cas à des retraits sur fond de lutte au sujet des listes que chaque parti compte présenter.
Abstraction faite des résultats auxquels peuvent donner lieu ces élections, il est indéniable que le peuple marocain en sortira vainqueur, ce qui l’habilitera à créer les conditions nécessaires à la mise à niveau politique, économique et sociale du Royaume, dans le cadre d’un projet sociétal correspondant aux orientations de la nouvelle ère pour le renforcement d’un processus démocratique sain.
Abdellatif Ouadrassi (MAP)
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