Initialement destiné à servir les besoins de deux clients majeurs issus du secteur des Nouvelles technologies de l’information et des télécommunications, le centre est appelé à un développement rapide et complètera l’offre géographique de ClientLogic pour continuer à proposer à ses clients les meilleures solutions pour la gestion des contacts en langue Française. . « Avec un objectif de recruter près de 600 personnes à l’horizon du second semestre 2005, ClientLogic, filiale d’Onex Corporation, une société canadienne diversifiée, le siège de ClientLogic est établi à Nashville, Tennessee, aux Etats-Unis, a choisi le Maroc sur la base de critères rigoureux portant sur l’infrastructure de qualité et le pool de compétences disponibles dans le pays », précise le communiqué du groupe.
Cette nouvelle implantation confirme l’attrait du Maroc pour ce genre d’investissements et met assurément en doute les arguments anti-mondialisation. Les arguments du marché national ne manquent pas. Même si actuellement le secteur tertiaire : centres téléphoniques, informatique, comptabilité…, constituent la majorité, les secteurs de l’industrie concernés par les délocalisations sont nombreux : cuir, textile, habillement, métallurgie, électroménager, automobile, électronique. À vrai dire, toute production de masse et tout service répétitif sont susceptibles d’être délocalisés dans des territoires où le coût de la main-d’œuvre est nettement moindre. Mais, force est de reconnaître, que le gouvernement ne semble pas s’inscrire dans une démarche à même de capter le maximum d’opportunités. En face, les murs contre cette vague de délocalisation sont en chantier. En France, le Parti socialiste appelle le gouvernement à "prendre les mesures pour lutter contre la multiplication des délocalisations et des chantages à l’emploi fondé sur le dumping social".
Le ministre français des Finances, Nicolas Sarkozy, a donné la couleur.
Les principales mesures fiscales du budget 2005 pour lutter contre les délocalisations intégreront une exonération de taxe professionnelle dans les bassins d’emplois sinistrés, fixée à 1.000 euros par an et par salarié. Le coût correspondant se monte à 330 millions d’euros. Pis, un crédit d’impôt sera mis en place pour encourager la "relocalisation" d’emplois en France. Trente millions d’euros seront par ailleurs affectés aux allégements fiscaux pour les entreprises participant au projet de recherche et de développement dans les "pôles de compétitivité".
Si les syndicats des entreprises source des délocalisées incriminent la logique financière sous-jacente aux stratégies de délocalisation, la théorie des avantages économiques, détenus par les pays cibles, en particulier grâce à un faible coût de la main d’œuvre, peut également expliquer ce phénomène de délocalisations et de spécialisation économique des territoires.
Dans le cas concret de l’implantation de ClientLogic, le projet devrait représenter pour le Maroc et pour la ville de Rabat une belle opportunité de développement de l’emploi.
Afin d’engager plus de 150 personnes d’ici la mi-décembre 2004, ClientLogic a déjà lancé une phase de recrutement actif avec l’objectif d’avoir constitué une équipe de plus de 300 personnes en Mars 2005. Les recrutements portent actuellement sur l’ensemble des métiers du centre, depuis les fonctions d’encadrement jusqu’aux postes de conseillers clients ou de techniciens en support technique.
« La décision d’implanter notre centre de contact ici à Rabat repose sur des critères très stricts ; notre métier nécessite en effet des ressources humaines avec un bon niveau d’études et la présence d’une infrastructure technique capable de supporter un important flux d’information avec un niveau de qualité optimal » déclare Frank Loubaresse, Senior vice-président, ventes et marketing pour l’Europe chez ClientLogic.
« Le Maroc s’est non seulement distingué par la qualité de sa population, la maturité de ses installations, mais aussi et surtout par l’implication et l’accueil que nous ont réservés le gouvernement et ses représentants de la direction des Investissements extérieurs pour nous aider dans le développement de notre projet », poursuit-il.
Combien même opérationnelle, cette assistance n’est assurément pas conquérante. Sans complexes, ni frilosité, les acteurs locaux s’attendent à une contre-attaque afin de faire face à la déferlante anti-délocalisation. Une approche marketing dans ce sens gagne à être mise en place.
Les atouts marocains ne manquent pourtant pas. La part du gâteau mondialisation doit être désormais arrachée plutôt que d’attendre à ce qu’elle soit livrée !
Bensalem FENNASSI - Aujourd’hui le Maroc