Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.
La situation du marché du travail en 2007 laisse supposer que le lien tant recherché entre la croissance et la création d’emplois commence enfin à émerger. Selon le Haut commissariat au Plan (HCP), le solde d’emplois nets créés l’année dernière s’élève à 128.000 grâce au dynamisme de trois principaux secteurs : le BTP (6,2%), l’industrie (4,4%) et les services (2,5%).
Malgré une campagne agricole très moyenne, le PIB hors agriculture a affiché une forme olympique. Les grands programmes d’infrastructures, l’immobilier, les chantiers dans le tourisme, etc., ont animé le marché de l’emploi. Dans l’industrie, la reprise des carnets de commande dans le textile de même que l’accélération de la production chez les cimentiers, sont autant des leviers de création d’emplois.
Côté services, les télécoms et ce qui gravite autour, les centres d’appels entre autres, continuent d’embaucher à tours de bras. Si cette tendance se confirmait, cela représenterait un tournant majeur. La croissance du PIB sera ainsi génératrice d’emplois, plus qu’elle ne l’a été jusqu’à présent. Cette « embellie » a permis de contenir la progression du chômage. Le nombre des demandeurs d’emploi rapporté à la population active est resté stable à 9,8%, soit 0,1 point de plus qu’en 2006. A en croire les estimations du HCP, le nombre de chômeurs est passé à 1,092 million de personnes en 2007, soit 30.000 nouveaux demandeurs d’emplois de plus que l’année précédente. Cette légère poussée du chômage se concentre pour l’essentiel en milieu urbain où l’on recense 2,8% de chômeurs en plus.
Portrait-robot d’un chômeur
La détente sur le marché de l’emploi s’est poursuivie au quatrième trimestre 2007. Le chômage se maintient à 9,7% au niveau national, avec, au passage, un recul de 2,4 points en milieu urbain. Au dernier trimestre de l’année dernière, le taux de chômage en ville est passé de 17,2 à 14,8%. Pour autant, les problèmes de l’emploi se cristallisent toujours dans les centres urbains. En gros, le portrait-robot d’un chômeur serait le suivant : jeune citadin titulaire de diplôme (à partir du bac).
Le chômage concerne un diplômé sur deux et plus particulièrement les 15- 24 ans. Dans cette tranche, moins de quatre jeunes sur dix sont actifs. Mais les femmes sont encore plus touchées par les difficultés à trouver un emploi avec un taux de chômage de 20,8% en milieu urbain. C’est près de 7 points au-dessus de celui observé chez les hommes.
Au vu de l’accroissement de la population active, il faudra plus que les 128.000 emplois créés en 2007 pour apporter une réponse aux problèmes du chômage. La population active continue d’augmenter, 1,4% de plus qu’en 2006 atteignant 11,148 millions de personnes. Le taux d’activité est resté stable et s’élève à 51%.
Ainsi, le taux d’emploi atteint 46% pour la population active pour se décomposer comme suit : trois personnes sur cinq sont salariées, et le reste est en situation d’auto-emploi.
La baisse de l’employabilité dans les campagnes et son évolution dans les villes ont entraîné une légère baisse du taux d’emploi, passant de 46,3% à 46%. Ainsi, la perte d’emplois en zones rurales atteint 18.000 postes.
Source : L’Economiste - Nezha Maachi
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