Maroc : les impayés bancaires menacent la croissance

16 septembre 2020 - 13h30 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

La menace des impayés pèse sur les finances publiques. Ainsi, le PIB risque une baisse de 6,2%.

Le scénario de la reprise est sur le point d’être compromis par l’hypothèse du centre marocain de conjoncture qui prévoit désormais une baisse de 6,2% du PIB. Chez certains pays partenaires, une deuxième vague de contamination prend forme. Ce qui pourrait prolonger la sortie de crise de certains secteurs. De même, la situation sanitaire au niveau national est inquiétante. Selon la CGEM, le gouvernement devra prendre des décisions extrêmes mais un reconfinement général serait catastrophique. Pour un analyste, les mesures d’accompagnement ne sont pas à la hauteur des demandes, mais elles ont le mérite d’exister. En effet, les banques ont déjà débloqué 40 milliards DH de crédits garantis par l’État dont 22,4 milliards pour la relance de l’économie. Cependant, malgré l’expérience tirée de Damane oxygène et qui a permis de vite déployer les crédits des obstacles persistent encore, écrit l’Economiste.

Plusieurs entreprises ont vu leurs demandes rejetées et pour cause, certains ne remplissaient pas les exigences liées à la non distribution de dividendes et leur ratio dette / excédent brut d’exploitation qui devrait être inférieur ou égal à 7 pour que l’entreprise soit éligible aux prêts de relance.

Le vice-président général de la CGEM lors de la rentrée économique de l’organisation patronale a révélé que la dette ne peut pas être un moyen approprié pour aider les entreprises, d’où la proposition des fonds sectoriels pour soutenir les entreprises en fonds propres. Il a tout de même à la rencontre avec la GPBM et le CCG du 7 août dernier obtenu des concessions sur la ratio / EBE. Le président de la commission fiscalité et douane à la CGEM affirme avoir obtenu qu’il y ait une lecture dynamique de l’EBE et du ratio dette / EBE pour les entreprises industrielles et hôtelières. La même rencontre devrait permettre de déverrouiller les blocages liés aux délais d’instruction des dossiers.

Il faut noter que la qualité du crédit des emprunteurs s’est beaucoup dégradée à cause de la crise économique liée au coronavirus. Malgré les mesures de soutien, les défaillances d’entreprises sont attendues en forte hausse. Le système bancaire connaîtra certainement des perturbations du fait de la montée inévitable de la sinistralité. Il faudra alors un rebond rapide de l’activité économique, pour éviter la catastrophe, selon le journal.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) - PIB - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Crédits immobiliers au Maroc : un durcissement des règles pour sauver le secteur

Bank Al Maghrib fixe de nouvelles règles pour protéger le secteur bancaire de la faillite, surtout en matière de crédits immobiliers. Elle appelle à la vigilance en vue de...

Maroc : les banques acceptent des biens immobiliers en remboursement des crédits

Face à l’augmentation des dations en paiement, les banques marocaines ont réduit leur exposition à la promotion immobilière ces dernières années, surtout vis-à-vis des...

Au Maroc, certaines banques refusent de reporter les délais des crédits

Dans une correspondance adressée au chef du gouvernement, au ministre de l’Économie et des finances, au président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), et au...

Crédits immobiliers : bientôt de nouvelles restrictions

Bientôt de nouvelles mesures d’octroi de crédit à l’habitat au Maroc. Bank Al Maghrib se dote d’un nouvel instrument qui permet d’éviter la faillite dans ce secteur si exposé.

Ces articles devraient vous intéresser :

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Fitch Ratings note l’économie marocaine

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.

Le sport, pilier de l’économie marocaine

Au Maroc, le sport est un secteur d’activité très rentable et qui contribue significativement au PIB.

Maroc : bonne nouvelle pour les salariés

Le projet de décret concernant une révision du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garantie (SMAG) a été validé par le conseil de gouvernement.

Mondial 2030 : le vrai décollage économique pour le Maroc ?

L’organisation de la coupe du monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, aura certainement un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc qui pourrait se situer entre 3 et 5 %, affirme Zaki Lahbabi, DG de Transatlas Sport...

Croissance : le Maroc surpasse l’Algérie et la Tunisie

Après « une douloureuse récession du secteur agricole victime d’une sécheresse historique », le Maroc devrait avoir une croissance économique de 3,2 % cette année, contre +1,3 % l’année dernière, et légèrement au-dessus de la moyenne (3 %) de la région...

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Le Maroc conserve sa note "BB+" avec une "perspective stable"

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a maintenu la note de la dette à long terme en devises du Maroc à BB+ avec une « perspective stable ».

La Banque mondiale analyse en détail le tourisme marocain

Le tourisme représente environ 7 % du PIB et génère plus de 500 000 emplois directs, soit environ 5 % de la population active marocaine. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la banque mondiale sur la situation économique du Maroc.