Dans un document (non-officiel) sur la situation épidémiologique au Maroc pour la période allant du 2 mars, date à laquelle le premier cas a été identifié au royaume, au 12 avril dernier, le groupe d’experts a fait le point de ses réflexions en se basant sur le R0, taux de reproduction de base. Il s’agit du nombre moyen de contaminations générées par une personne durant la période où elle est infectieuse, symptomatique ou non.
D’après l’estimation du document, le R0 est égal à 1,21 depuis le 9 avril 2020 au Maroc, contre 2 vers mi-mars. Pour le groupe d’experts, à partir du 27 mars,"la vitesse d’apparition des nouveaux cas a connu un ralentissement qui serait lié à l’effet des mesures de distanciation sociale et de confinement instaurées depuis mi-mars".
Avec ces nouveaux chiffres, le taux de reproduction du virus s’approche donc de 1 au Maroc ; ce qui veut dire que le royaume se dirige vers une maîtrise de l’épidémie. Si le R0 reste supérieur à 1, un malade va contaminer plus d’une personne, créant de fait une situation épidémique. À l’inverse, si ce taux est inférieur (ou même égal) à 1, chaque cas donnera naissance en moyenne à moins d’un cas secondaire et l’épidémie finira par disparaître.
À noter que cette baisse du R0 est provoquée par les mesures drastiques prises très tôt par le Maroc. Par ailleurs, le nombre de patients pris en charge en soins intensifs / réanimation est en baisse depuis le 9 avril. Ce chiffre était de 67 au début du mois d’avril. Il s’est ensuite stabilisé vers le 5 avril, avec une moyenne de 100 patients pris en charge quotidiennement, et a entamé une baisse à partir du 10 avril.
Le groupe d’experts recommande dès lors le renforcement du confinement au niveau des villes enregistrant une plus grande circulation du virus, notamment dans les régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi, ainsi que la mise en quarantaine surveillée des contacts de cas confirmés qui s’élèvent au 12 avril, à 9 984.