Ce réseau, proche d’Oussama ben Laden, préparait des opérations kamikaze contre des bateaux américains et britanniques de l’OTAN" affirment ces sources qui n’ont pas dévoilé l’identité des suspects "âgés entre 25 et 35 ans" et qui "revendiquent leur appartenance à Al Qaïda".
"La police marocaine a neutralisé une cellule d’Al Qaïda qui se préparait à passer à l’action au Maroc et à partir du Maroc à travers les enclaves espagnoles de Sebta et Melilia", précisent ces sources proche de l’enquête qui ont requis l’anonymat.
"L’opération suicide devait se faire à l’aide de canots pneumatiques chargés d’explosifs au départ des présides (enclaves) espagnoles". Sebta (18 km2) et Melilia (14 km2) sont des enclaves espagnoles en territoire marocain depuis le 18ème siècle et dont Rabat réclame la rétrocession.
Un attentat-suicide commis le 12 octobre 2000 contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden au Yemen avait causé la mort de 17 militaires américain selon le même mode opératoire.
L’OTAN est présente dans le détroit de Gibraltar, notamment dans la base aéro-navale de la Rota (Andalousie), et effectue régulièrement des manoeuvres dans cette zone qui concentre 10% du trafic maritime mondial. Le 16 mai, une escadre dirigée par le vice-amiral américain Angus Sommerville avait participé à des manoeuvres proche de cette zone sensible avec la marine algérienne.
Ce démantèlement, le premier du genre dans un pays du Maghreb, a été effectué en liaison "avec les services de renseignement de plusieurs pays amis", ont déclaré ces sources à l’Associated Press.
Un attentat à la bombe imputé à Al Qaïda dans l’île tunisienne de Djerba avait fait 18 morts le 11 avril.
Les trois membres saoudiens du réseau marocain, qui étaient mariés à des marocaines et s’étaient totalement intégrés, ont été successivement interpellés entre Rabat et Casablanca après "l’exploitation de renseignements sur un agent recruteur d’Al Qaïda".
Les services de police marocaine (Direction de surveillance du territoire et Police judiciaire) ont interpellé ce premier suspect saoudien après diffusion de portraits robot dans les commissariats et aux postes frontières, notamment à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Aucune arme ni explosifs n’ont été saisis lors de ces interpellations.
"Ces suspects ne sont liés à aucune procédure judiciaire en cours à l’étranger", selon les enquêteurs marocains, qui affirment vouloir "agir dans la transparence et sous le contrôle de la justice" dans ce dossier. De source judiciaire française, on confirmait lundi "une opération de police anti-terroriste en liaison avec des intérêts occidentaux dans la zone du détroit de Gibraltar".
Les juges antiterroristes parisiens Jean-Louis Bruguière, qui travaille étroitement avec les services américains, et Jean-François Ricard enquêtent actuellement sur un présumé proche d’Oussama Ben Laden, le Franco-Algérien Djamel Beghal. Interpellé en juillet 2001 aux Emirats arabes unis, Beghal devait se rendre au Maroc pour, selon l’accusation, récupérer le financement nécessaire à une série d’attentats contres des intérêts américains en Europe.
Le Maroc, par la voix du roi Mohammed VI avait été l’un des tous premiers pays à condamner "l’attentat odieux et barbare" du 11 septembre 2001. Depuis cette prise de position, le royaume, allié historique des Etats-Unis, n’a pas ménagé sa collaboration à la coalition internationale contre le terrorisme, notamment en matière de renseignement.
Source : AP