La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.
L’auteur de ce superbe ouvrage nous invite à un voyage à travers le temps et l’espace. C’est une incursion dans des habitudes vestimentaires immuables et qui, pourtant reflètent tout un art de vivre. Rachida Alaoui a réussi le pari d’écrire un livre intelligent, fort documenté et joliment illustré.
« L’histoire du costume marocain reflète de façon particulière l’Histoire du Maroc. Comme tout art de se vêtir, il appartient au cadre géographique et social où il s’est développé, il est le fruit de l’économie du pays, de son activité artisanale, de ses techniques tisserandes séculaires qui lui ont donné sa matière première et ont structuré les grandes lignes de son esthétique. Mais au-delà, à travers l’activité des tisserands marocains se perçoit la volonté de préserver l’éminente dignité du vêtement, de sauvegarder sa fonction identitaire... »
Dans l’introduction de ce beau-livre que vient d’éditer ACR éditions, se profile déjà cet avant-goût pour les belles matières mais aussi et surtout, un hommage à ce maâllem qui a su donner corps et âme à un vêtement traditionnel appelé à se renouveler et à se ressourcer continuellement. « Ainsi, écrit Rachida Alaoui, l’immuabilité d’un costume traditionnel codifié dans un souci de la parure et du drapé se conjugue avec une faculté permanente à intégrer de menues innovations, à se renouveler par les détails.
Longtemps, le vêtement citadin fut caractérisé par cette capacité à recevoir de nouveaux apports, jusque dans la première moitié du XXe siècle alors même que commence l’industrialisation du pays, que s’affirme la suprématie de Casablanca sur Fès, et que la bourgeoisie marocaine s’ouvre à l’Occident et à ses produits... » Tous ces changements survenus auraient pu augurer de la fin du costume. C’était mal connaître cet habit éternel que la Marocaine porte dans les grandes occasions ou tout simplement chez elle, en toute intimité. Le costume traditionnel marocain ne sera jamais un vestige du passé, mais « il reste l’étincelle vivifiante qui nourrit l’éclat de la mode marocaine » Les stylistes, de leur côté, ont su apporter à cet habit, cette touche qui en fait l’originalité. Leurs modèles ont inspiré bien des créateurs étrangers.
« Costumes et parures du Maroc » restitue fidèlement des impressions et des images. Il nous accompagne dans différentes étapes de l’évolution de cet habit. Les escales nous conduisent au XVIe siècle, en Andalousie, nous restituent les particularités de l’habit et de tous les accessoires qui en font l’originalité. Costume de la mariée, costume juif, parures et bijoux sont une autre étape de ce voyage.
La promenade se poursuit à l’époque moderne. Les pionnières de la haute couture sont toutes là, l’auteur nous révèle la splendeur et la créativité de stylistes, soucieuses de préserver l’héritage d’antan tout en lui apportant une touche personnelle. En 332 pages, Rachida Alaoui a su, avec un art tout consommé nous mener sur les sentiers de la création marocaine. Les photos qui enrichissent cet ouvrage révèlent toute la richesse et la splendeur d’un habit qui n’a jamais vieilli d’un iota.
« Costumes et parures du Maroc » de Rachida Alaoui, 332 pages, Ed.ACR
Le Matin
Ces articles devraient vous intéresser :