La lutte contre la corruption ne produit pas de résultats encourageants au Maroc qui est mal logé dans les classements mondiaux depuis quatre ans.
Le Maroc a connu une amélioration de sa notation par Transparency international en ce qui concerne l’indice de perception de la corruption. Lors de son assemblée annuelle qui s’est tenue samedi 26 janvier à Rabat, l’association Transparency Maroc a néanmoins appelé les Marocains à rester vigilants. « La vigilance nécessaire ne doit pas être affectée par cette amélioration dans notre pays », indique le rapport moral de l’association.
Le Royaume a amélioré son classement en passant de la 79ème place en 2006 à la 72 éme place en 2007. Sa note s’est améliorée timidement de 3,2/10 à 3,5/10. Le Maroc partage ainsi sa place avec le Brésil, la Chine, le Mexique, le Pérou et le Suriman. « Cette légère amélioration s’explique par un changement d’orientation politique. Des signes positifs ont été relevés par les observateurs internationaux en l’occurrence la ratification de la convention des Nations unies, l’adoption par le gouvernement d’un plan d’action contre la corruption, d’un décret créant une instance centrale pour la prévention de la corruption et le projet de loi sur la déclaration du patrimoine », indique Rachid Filali Meknassi, le nouveau secrétaire général de Transparency Maroc avant d’ajouter que « à chaque fois que le gouvernement prend de nouvelles mesures pour lutter contre le fléau, nous ne pouvons que nous réjouir. Cela dit, la réalité est tout autre. Il y’a une timidité des mesures. Il faut que la loi puisse être effective et que l’Etat donne davantage de crédibilité aux citoyens ».
L’association a relevé la multiplication de cas de corruption non sanctionnés ni poursuivis en justice. Selon une étude de l’association, pas moins de 60% de ménages marocains soit 6 personnes sur 10 ont reconnu en 2006 avoir eu recours à la corruption. « Aujourd’hui, un citoyen sur deux a recours à ce fléau. Ce qui confirme qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que le pays puisse sortir de la corruption endémique. La situation est d’autant plus dramatique lorsque l’on voit des avocats faisant l’objet de poursuite et radiés du barreau pour faute professionnelle alors qu ‘ils ne faisaient que dénoncer des actes de corruption », affirme M.Filali Meknassi.
Le rapport de Transparency-Maroc a toutefois relevé le passage de la corruption tabou à sa reconnaissance difficile. La publication de la convention des Nations unies contre la corruption dans le Bulletin officiel marocain a été jugée imminente lors de l’assemblée annuelle de Transparency Maroc. Tout en relevant « des limites qui affectent ces textes », Transparency Maroc estime que « ces dispositions sont autant de pas positifs vers la construction d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption ». « Réduire la corruption est un travail de longue haleine. Nous continuerons a réclamer d’autres partenariats , à mobiliser la société civile et nous poursuivrons nos campagnes de sensibilisation », affirme M. Filali Meknassi.
Aujourd’hui le Maroc - Leila Zerrour
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