Lors d’une étude de recherche historique et anthropologique dans une synagogue en ruine, Orit Ouaknine-Yekutieli, chercheuse sur le Maroc moderne qui enseigne à l’Université Ben Gourion du Néguev, son mari archéologue Yuval Yekutieli et les chercheurs marocains et français Salima Naji, Mabrouk Saghir, David Goeury et Aomar Boum ont découvert les restes d’une communauté judéo-marocaine qui existait depuis des siècles dans une ville reculée des montagnes de l’Atlas, à la lisière du désert du Sahara, fait savoir Haaretz. Les chercheurs sont également tombés sur des Écritures et des pages de la guenizah de la synagogue, un entrepôt pour les écrits et les objets rituels endommagés, ainsi que quelques amulettes en papier. La petite communauté juive de Tamanart y vécut du XVIᵉ au début du XIXᵉ siècle.
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« Les textes de ces amulettes sont basés sur des formules trouvées dans le Livre de Raziel, un ancien livre kabbaliste », explique Orit Ouaknine-Yekutieli. Le livre comprend des textes pour les charmes, et avait été utilisé par les communautés juives du Maroc. Les chercheurs ont transféré les textes dans un lieu sécurisé au Maroc, où ils seront étudiés et analysés dans les années à venir. Les chercheurs utiliseront une technologie d’intelligence artificielle telle que celle utilisée ces dernières années pour analyser d’anciens textes juifs dans les universités avec des études d’humanités numériques. Désormais, les chercheurs recherchent des Juifs ayant vécu dans la région et connaissant la synagogue et le village afin de pouvoir les reconstituer.
Cette découverte est le fruit d’une enquête préliminaire sur les sites juifs de la région. Il s’agit des entretiens avec des habitants qui se souviennent de leurs voisins juifs partis il y a 70 ans et de la collecte d’informations archivées.