Pour les experts et analystes, les éléments du montage financier de ce fonds sont entre autres les recettes fiscales, l’émission de bons d’investissements nationaux, la cession de biens publics “non stratégiques” ou encore la sollicitation d’un financement étranger auprès notamment des différentes banques de développement. Un montant de 15 MMDH du budget général de l’Etat (BGE) de 2020 sera affecté à ce fonds et la mobilisation de 30 MMDH se fera auprès d’institutionnels nationaux et internationaux.
Dans une déclaration à la MAP, l’expert international en stratégie et en diplomatie économique, Amine Laghidi a précisé que le montant 15 MMDH représentant le tiers des affectations de ce fonds est déjà budgétisé. Selon lui, les recettes budgétaires venant principalement de sources fiscales, peuvent également profiter de la valorisation des biens non stratégiques (terrains, dépôts et bâtiments, etc) de certains établissements publics et ce, dans une logique de création de cash-flows et de liquidité financière.
"Pour alimenter le fonds, on peut avoir recours aux bons d’investissements pour mobiliser la dette nationale et l’argent liquide issu de la thésaurisation et parfois du secteur informel", a expliqué l’expert. M. Laghidi a indiqué que le reste du financement (30 MMDH) peut être mobilisé auprès de la Banque africaine de Développement (BAD), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement(BERD) et la banque mondiale.
Pour sa part, Omar Hniche, vice-président de l’Université Mohammed V de Rabat, chargé des affaires académiques et estudiantines a défini l’approche du conseil du gouvernement. À l’en croire, l’intervention de ce fonds se fera sous forme d’investissement direct, dans le cas de grands projets d’infrastructure en partenariat public-privé (PPP), ou indirect en renforçant le capital d’entreprises notamment les TPE-PME (Private équity) aux fins de leur croissance.
"Le choix des grands projets d’investissement à financer devra s’effectuer sur la base des études de faisabilité préalables tenant compte d’un certain nombre de critères notamment, l’impact du projet sur l’emploi, sa capacité à réduire les disparités surtout territoriales et ses effets sur l’amélioration du niveau de vie des citoyens", a soutenu l’universitaire.