
Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.
C’est en 1917 que le Comité interministériel des affaires musulmanes, organe de coordination créé par le ministère des Colonies en 1911, pousse à la création de la « Société des habous des Lieux saints de l’Islam », domiciliée à la Grande mosquée d’Alger. Cette association est présidée par Si Kaddour Benghabrit, grand chambellan du sultan du Maroc.
En 1921, celui-ci dépose les statuts de son association à la préfecture d’Alger. Il jouissait d’une délégation absolue du bureau de l’association pour gérer la mosquée, construite entretemps à Paris, et inaugurée en 1916 par Moulay Youssef et le maréchal Lyautey. A son décès, en 1954, c’est son neveu Ahmed Benghabrit qui lui succède comme directeur de l’Institut musulman. Mécontent de cette nomination, le gouverneur général de l’Algérie Robert Lacoste fait tout pour imposer Cheikh Hamza Boubakeur à la tête de la Grande mosquée. En 1957, il obtient du président du Conseil Guy Mollet la révocation d’Ahmed Benghabrit, proche du royaume chérifien et du FLN, et la nomination de Cheikh Hamza. A cette époque, la mosquée était dans le giron de la France et pas encore dans celui de l’Algérie.
En 1982, les socialistes arrivent au pouvoir. Gaston Deferre, alors ministre de l’Intérieur, compte faire un cadeau à ses amis algériens (« en échange de l’accord sur le gaz », diront les mauvaises langues). Il veut rétrocéder la direction de la mosquée à l’Algérie. Il profite de la grave crise financière que subit l’établissement et du refus de l’ambassadeur du Maroc en France à l’époque, feu Youssef Belabbas, de renflouer les caisses de la mosquée pour imposer l’ancien ambassadeur d’Algérie en Arabie saoudite, cheikh Abbas Belhocine, à la tête de la Grande mosquée de Paris. Le Maroc avait manqué encore une fois l’occasion de récupérer la prestigieuse institution.
La Vie Economique
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